L'histoire du château
Tiré du Bulletin de la Société
Historique et Archéologique du Périgord
Tome CXX - Année 1993 - De "Bridoire se meurt"
par Marcel Berthie
Un siècle
plus tard, le domaine de Bridoire est morcelée. Les terres
appartiennent, pour une large part, aux Peyronny des Gendres, le
reste, avec le château, est propriété des Boussant,
marquis de Bazillac.
Le 23 juin 1773, Jean-Jacques de
Boussant échangea Bridoire contre la seigneurerie de Bourg
de Quercy qui appartenait aux deux frères Jean-Georges et
François de Souillac. Ceux-ci possédaient déjà
le château de Bardou non loin de Bridoire. Jean-Georges mourut
le 16 avril 1792 à Toulouse, laissant quatre filles. La dernière,
Joséphine, née en 1777, hérita de Bridoire
qu'elle apporta par mariage, en 1806, au marquis Louis de Foucauld
de Lardimalie.
Il semble que les Foucauld continuèrent à habiter
le château de Malbernat à Creysse puis Campréal
à Bergerac au moins jusqu'en 1865. La première naissance
enregistrée à Bridoire est, en 1884, celle de Marie
de Foucauld. Elle se mariera aussi à Bridoire le 8 mai 1907
avec Jacques de Vincens de Causans et leurs cinq filles y vivront
jusqu'à leur mariage ou à la mort de leur grand-mère
en 1938. Le marquis Amaud de Foucauld de Lardimalie y mourut en
1932 après avoir été maire de Ribagnac pendant
quarante-deux ans.
On a souvent prétendu que Bridoire était "le
château du Père de Foucauld". C'est évidemment
faux. Le père de Foucauld appartenait à une branche
cadette des Foucauld de Pontbriand et ceux-ci étaient issus
au XV, siècle des Foucauld de Lardimalie. Malgré cette
parenté très éloignée, des relations
familiales s'étaient maintenues et le père de Foucauld
est venu deux fois à Bridoire : le 6 mars 1911 pour une seule
journée et du 26 au 30 juin 1913 pour quatre jours. C'est
pendant ce séjour qu'il occupa la chambre qui ouvrait sur
la tribune de la chapelle.
En 1939, Bridoire fut vendu à M. Lecher qui l'habita jusqu'à
sa mort. Le château fut ensuite acheté par une société
civile immobilière agricole de droit sénégalais
en 1978. Cette société, représentée
par un Béninois, M. Boissier-Palun, ancien avocat à
la cour de Paris, a effectué pendant quatre ans des travaux
d'entretien, notamment sur les toitures.
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