Description du château
Le château de Villandraut,
palais forteresse
symbole de la puissance du prélat
Au rez-de-chaussée,
à l'ouest, il y avait deux salles sans cheminée avec une large porte
côté cour, qui laisse penser en la présence d'une écurie avec fenil
et remise. Au nord, il y avait quatre pièces, dont deux avaient
des cheminées. L'est était plus habitable, avec cheminées, portes
moulurées et fenêtres à croisées surmontées d'un tympan nu. Ces
deux pièces étaient probablement une salle de garde et la cuisine.
L'étage était accessible depuis la cour par de grands degrés. Celui
de l'ouest est toujours conservé alors qu'au sud il est englobé
dans la galerie XVIIe. L'aile est recevait deux salles de logement
privés. L'aile nord renfermait la chapelle et deux ou trois antichambres
alors qu'à l'ouest était la grande salle (30 X 8).
Ces pièces sont éclairées sur cour par des baies ogivales à remplage
et sur l'extérieur par de nouvelles baies à remplage
sous linteau droit. Les chambres se trouvent dans les tours où les
salles sont plus petites et très confortables. D'ailleurs on trouve
trois latrines par tour. Le raffinement du décor, même s'il fut
réalisé en partie par des artistes locaux, est à la hauteur de l'édifice.
Ainsi, on notera, suite aux fouilles effectuées, un sol de carreaux
de pavement en terre cuite rouge, avec motifs estampés et glaçurés,
des baies avec chapiteaux sculptés et historiés, des vitraux, des
décors peints, des gargouilles sculptées, des clés de voûtes sculptées
ou historiées...
Dans le même esprit, le système défensif de la place a été développé.
Tout d'abord dans les circulations, il y a la constitution de sas
clos, qui donnent une intimité résidentielle et isolent les différents
zones du château. Si les hourds sommitaux paraissent obsolètes,
les nombreuses archères sont ici toutes en croix-pattée avec étriers
aux extrémités. Si les courtines paraissent compactes, avec un report
défensif sur le sommet, les tours sont quant à elles, conçues de
façon unitaire et indépendante. Chaque tour a ses niveaux desservis
par un escalier en vis, logé dans l'angle, rentrant avec les courtines.
Cela n'affaiblit pas les maçonneries. Elles sont toutes de même
hauteur et dominent le chemin de ronde de l'enceinte de 8 m. Elles
sont très fortement projetées sur l'extérieur afin d'améliorer la
défense flanquante.
Le châtelet du front sud, est un modèle du genre. Il est un vrai
catalogue de ce qui se faisait pour défendre la porte, véritable
point faible par principe. On a ici accumulé tous les moyens défensifs
connus, même en incluant deux archères dissuasives dans les parois
de la bastille. Sous l'entrée, une porte, dont le couloir interne
permettait un accès direct aux douves. Celles-ci sont un élément
important dans la défense, ne serait-ce que par leurs dimensions.
Leur côté exceptionnel tient au fait qu'elles soient totalement
maçonnées (contrescarpe et plafond). On retrouve ce parti en Aquitaine,
au château d'Orthez et aussi en Ile de France, notamment au Louvre.
Le dallage de plafond permet une utilisation plus grande, et outre
le fait du "trou", la présence de murets maçonnés, nous fait dire
qu'il y avait probablement un lavoir et un vivier. Il faudrait pouvoir
étudier diverses douves inondables et maçonnées afin d'en déterminer
leurs véritables fonctions.
Les défenses extérieures ont disparu, mais les différences de niveaux
des terrains environnants nous donnent quelques indices. Au nord,
l'esplanade de 100 x 40 et en contre-haut de 2 m à 3 m par rapport
au terrain voisin. Il s'agit probablement de la bassecour. Elle
était prolongée par le vallurn qui entourait tout le château. La
route actuelle passant sur sa crête. Basse-cour et vallurn étaient
défendus par une enceinte.
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