L'histoire du château
Le
château de la Faye dut être élevé peu
de temps après la guerre féodale ayant opposé
les Damas de Couzan en Forez aux Meymont d'Olliergues d'Auvergne
(objet d'un traité de paix rédigé vers 1195
pour surveiller la vallée de la rivière de Giroux
dite de la Faye, affluent de la Dore.
De ce premier poste militaire, subsistent la tour porte rectangulaire
(englobée plus tard dans la chapelle dont elle constitue
une partie de la nef par sa voûte en plein cintre) où
les chaînages d'angles et les traces d'huisserie demeurent
visibles ainsi qu'une archère et une tour ronde pleine, le
tout construit vraisemblablement vers 1240.
Les Montrevel qui la possédaient alors apportèrent
des aménagements et des agrandissements pendant un siècle
et demi. C'est à la fin de cette période que ces derniers
furent les plus nombreux et les plus importants à tel point
qu'ils conditionnent encore l'aspect et la consistance de la majorité
des bâtiments de l'ensemble. Ils sont à mettre à
l'actif de Guillaume de Montrevel. Sans doute élevé
et instruit à l'abbaye voisine de Thiers où son oncle
maternel était abbé, guerroyant d'abord simple chevalier
avec cinq écuyers sous la bannière des ducs de Berry
et de Bourbon prenant part à la croisade des chevaliers teutoniques
en Prusse, présents aux batailles de Rosebecque et Verneuil,
conseiller et chambellan de ces deux ducs il prend grâce à
ceux-ci pieds à la cour.
Conseiller et chambellan du roi, assiégeant le palais des
papes d'Avignon , ambassadeur à Chypre, en Espagne et en
Angleterre, sénéchal de Beaucaire, gouverneur du Dauphin,
ce vaillant militaire et diplomate mort en décembre 1413
établit si grandement sa renommée que ses descendants
directs et indirects tinrent à porter de génération
en génération conjointement à leur nom le surnom
de l'Hermite de la Faye.
Sa fortune alla de pair. Il agrandit la vieille maison forte et
construisit notamment la tour Nord-Est remarquablement percée
de trois canonnières, les premières en Auvergne à
cette époque.
Ses deux fils morts à Azincourt, une de ses deux filles apporta
avec d'autres terres qu'il avait acquise, la seigneurie de la Faye
aux Boulier du Charriol, petits vassaux de Thiers dont l'un d'eux
édifia entr'autres choses le couronnement de mâchicoulis
de la grande tour sud-est. Ceux-ci , faute d'héritier, alissairent
par donation la Faye à leur parent Calard de Frissonnet,
de Viverols.
Christophe de Calard réaménagea certaines parties
intérieures du château et prolongea la partie de la
galerie située sur les écuries en l'ouvrant par de
larges baies cintrées sur la perspective de la Limagne et
des Monts Dore. Sa brillante conduite militaire-il repris notamment
la ville de Mende aux Huguenots du capitaine Merle-lui valu de grands
honneurs et quelques revenus financiers dont dû bénéficier
notre édifice.
Les Calard tombés en quenouille léguèrent la
Faye aux Tallaru-Chalmazel qui la vendirent aux Simiane qui presque
immédiatement la cédèrent aux Provenchères
qui la possède donc depuis trois siècles.
S'il est actuellement difficile de retrouver précisément
toutes les pièces du château tel que les décrit
un inventaire après décès de 1606, de la chambre
de l'Horloge à celle des Endormis, les restauration entreprises
permettent de sauvegarder un bel ensemble où des fouilles
méthodiques, des dégagements et des consolidations
ultérieurs rendront possible un résurrection de cette
demeure si particulière par son architecture et son histoire.
En 2001, Charles-Henri de Provenchères lègue le château
de la Faye à sa fille peu de temps après son mariage.
Le jeune ménage s'investit depuis pour faire renaître
ce site millénaire.
Cet historique est l'oeuvre de M. Lucien Drouot, Docteur ès-Lettres,
Conseiller Général Honoraire du Puy-de-Dôme
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