Histoire et Description du château
Le château
de Villemont, en Auvergne, était à l'origine un modeste
domaine qualifié au début du XVIe siècle de
"Maison, motte, fossé, basse court de Villemont".
Il dépendait du Comté de Montpensier appartenant alors
au Connétable de Bourbon et fut confisqué par François
1er qui fit alors payer au Connétable le prix de sa trahison.
Echu à Michel de VEYNY, neveu du Chancelier Duprat, il restera
dans la même famille (descendance par les femmes) jusqu'a
sa vente en 1958, un peu avant l'incendie qui le détruira.
La première construction importante est donc l'oeuvre de
Michel de VEYNY.
C'est alors un batiment en L, flanqué sur sa facade, orientée
au Sud, de 2 tours coiffées de toiture coniques. Au sud toujours
sont des jardins à la française tandisqu'au nord partent
des allées cavalières en étoile. Il s'agit
d'une maison richement meublée (Tapisserie, lits à
colonne,objet d'orfervrerie, décors en cuir doré)
qui recevra, en 1566, la visite du roi Charles IX accompagné
de sa mère, la reine Catherine de Médicis et du Chancelier
Michel de l'Hospital. Les VEYNY, propriétaires de Villemont,
prospèrent tout au long du XVIIe siècle, s'illustrent
dans les armées, l'Eglise et se font pourvoir de père
en fils à la charge de bailli de l'ancien comté devenu
duché de Montpensier. La seigneurerie de Villemont est érigèe
en marquisat, en 1720 par le régent. En 1740, elle appartient
à Gilbert de Veyny "Mestre de Cavalerie" et constructeur
du château actuel dont la légende veut qu'en disgrâce
de la cour de Louis XV, il aurait fait édifier l'ensemble
immense que l'on connait aujourd'hui pour y loger son régiment.
Selon
la méthode préconisée à l'époque
par l'architecte Philibert Delorme pour étendre et régulariser
un édifice médièval, il fait agrandir en la
développant la facade sud; le grand corps de logis, débarrassé
de sa tour Ouest, démolie, est allongé et une autre
tour identique à celle conservée à l'Est est
construite à l'extremité; une aile Ouest est édifiée,
à l'arrière, à l'identique de l'aile Est existante.
Les communs, grandioses, ont été ensuite réalisés
avec un ordonnancement en fer à cheval enfermant une grande
cour d'Honneur; des avenues bordées de 4 rangs de noyers
sont tracées en étoile autour du Château; les
marais avoisinant sont assainis par des canaux.
La Révolution et le début du XIXe siècle correspondent
à une période de déclin au cours de laquelle
les héritiers de Gilbert de Veyny se déchirent en
un procés successoral qui ne se terminera qu'en 1846. Pendant
tout ce temps, mal entretenu, le château se dégrade.
C'est seulement dans la seconde moitié du XIXe siecle qu'est
engagée une restauration très importante : de cette
époque datent tous les décors en stuc (Encadrement
de fenêtres et portes, ailerons de lucarnes, balustrades de
balcons, frises en reliefs surlignant les arcs, médaillons
et bustes de la façade, etc...).
C'est aussi à ce moment que les toits des tours sont refaits
à la mode médiévale : en poivrière,
tandis que, la construction du XVIIIe les avait réalisés
plus élégamment en forme de dômes à lanterne.
Après le déclin des décénies post révolutionnaire
et la reprise puis la splendeur du XIXe Siècle, vint une
seconde période, si ce n'est de delaissement, du moins d'entretien
minimum puisque Henri Pourrat écrira au début de l'année
58 dans l'ouvrage qui il a consacré aux châteaux en
Auvergne :"Il faudrait aujourd'hui 4 millions pour empêcher
les toits de Villemont de crouler"
Le château a été vendu à la fin du mois
de mai 1958 par sa dernière propriétaire, héritière
descendante directe des VEYNY.
Un mois plus tard dans la nuit du 3 au 4 juillet, il s'embrasait
et brûlait de toutes parts. Près de quarante ans après
il sombrera dans un état de ruine avancée avant de
renaître à nouveau grâce à un sauvetage
in extremis.
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