Histoire et description du château
La
famille de Sercy est mentionnée pour la première fois
dans une charte de 1027. Les membres les plus célèbres
sont Gauthier II (évêque de Chalon au XIIe), Jean (qui
rapporte le principe du hourd des Croisades), Josserand (bailli
du Charolais en 1390) et Guillaume (bailli de Chalon-sur-Saône
en 1450). Le dernier Sercy fut Philibert, qui mourut accidentellement
en 1540 à Lyon. Le château passa par héritage
à sa sœur puis à ses neveux et fut pratiquement
inhabité jusqu’au milieu du XVIIIe siecle.
Le château fut ensuite acquis par différents notables
de la région et changea trois fois de mains entre 1770 et
1785. L’édifice fut pillé à la Révolution
et les archives brûlées.
Le château fut restauré de 1811 à 1815 mais
subit un violent incendie en 1929, durant lequel les pompiers s’efforcèrent
de conserver les parties les plus intéressantes (notamment
le hourd). (Issu des informations fournies aux visiteurs par Mr
de Contenson).
Le Château est composé
de deux cours : la première de forme grossièrement
triangulaire est encadrée par une tour surmontée d’un
lanternon (façade ouest), l’ancien pont-levis et la
tour carrée intégrée à la façade
est. La deuxième cour, rectangulaire, comprend l’essentiel
des logis et est encadrée par les trois tours circulaires
et la tour carrée précédemment citée.
Le plus vieux témoignage
que l’on retrouve dans l’architecture date du XIIe siècle.
Il s’agit du rempart sud-ouest, grossièrement appareillé,
dont le chemin de ronde est désormais couvert de tuiles.
La muraille forme un léger angle dont le sommet, renforcé
d’une avancée maçonnée, a peut-être
servi de tour (afin de pouvoir flanquer efficacement la muraille
par un tir rasant). Postérieurement les archères de
cette muraille ont été aménagées en
archères canonnières.
Tout à fait au sud les restes
du pont-levis sont observables sous la forme d’une structure
quadrangulaire. Celle-ci présente encore les deux rainures
de flèches du pont-levis. A noter que cette entrée
de Sercy ne fut pas la principale mais qu’elle dispose tout
de même d’une porte cochère, ce qui permet de
se faire une idée de l’ampleur des lieux avant remaniements.
Une archère canonnière est ici aménagée
dans la porte comblée. A noter également la présence
de consoles au dessus des flèches qui soulignent la présence
d’un étage supplémentaire (disparu), permettant
de défendre l’accès par un tir fichant. Le pont-levis
fut bouché lors de la guerre de cent ans.
En passant à l’est,
on se trouve devant une façade très hétérogène
: A gauche subsistent des restes du mur d’enceinte qui relient
le pont-levis à une tour carrée. Le corps de logis
du XVe est marqué par la présence d’une tour-porte
de 15m, originale car voûtée très haut en arc
brisé. A l’intérieur on devine une rangée
de mâchicoulis sur consoles. Une petite tourelle d’escalier
s’intègre dans l’extrémité gauche
de cette façade. Le perron fut rajouté plus tardivement,
en 1811. L’élément notable de cette façade
sud est la tour circulaire, hourdée (qui fait partie des
cinq dernières en France). Le couronnement de la tour est
ponctué de consoles à ressauts qui supportent la base
du hourd, composé de poutres en chêne non cintrées
(sélectionnées pour leur forme arrondie). Une charpente
à claire voie fait aujourd’hui office de rambarde et
supporte le toit en poivrière. Cette façade sud est
largement percée de fenêtres, sur les logis comme sur
les tours, la seule fortification restante étant une archère
canonnière dans la tour circulaire. Ce hourd est daté
du XVe et est probablement l’un des seuls de cette époque
à être encore intact.
La façade nord (dissimulée
derrière des arbres) est flanquée de la tour circulaire
hourdée à gauche et d’une autre tour ronde,
dite « tour des archives », dont l’intérieur
et le couronnement n’ont pas été conservés
: la toiture de 14m fut détruite lors de l’incendie
de 1429.
La façade ouest fut complètement remaniée pour
rendre le château habitable et n’arbore plus vraiment
de caractéristiques d’époque. Elle est flanquée
de la tour ruinée précédemment évoquée
mais également d’une tour circulaire à mâchicoulis
sur consoles, coiffée d’un toit en poivrière
surmonté d’une lanterne de guetteur.
D’autres bâtiments se concentrent autour du château
: des communs, une chapelle.
Texte de Baptiste
Quost
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