L'histoire du château
Mille ans d'histoire à la Roche-Jagu
1075 - 1100. Le lieu est occupé par la famille du même nom.
1123. - Riou de la Roche-Jagu apparaît dans un document concernant la paroisse Saint-Sauveur à Guingamp.
1284. - Prigent de la Roche-Jagu est mentionné dans les comptes ducaux.
1341 - 1382. Catherine de Troguindy, héritière du château, avait épousé Henri Du Parc, frère d'un chambellan de Charles de Blois. Lors des guerres de succession (consécutives à la mort du duc Jean III), les seigneurs de la Roche-Jagu, après avoir pris parti pour les Penthièvre contre les Montfort, assistent au démantèlement de leur château. Peu avant 1390, mort d'Henri Du Parc.
1405. - Sa veuve, Catherine de Troguindy, obtient l'autorisation du duc Jean V de reconstruire le château.
1407. - Marguerite de Clisson (1366-1441), comtesse de Penthièvre et propriétaire de la forteresse voisine de Châteaulin-sur-Trieux, essaie d'interrompre le chantier de la Roche-Jagu en emprisonnant les ouvriers qui y travaillent.
1418. - Mort de Catherine de Troguindy.
1423. - Mort de son fils Henri du Parc, qui avait probablement suivi de près la construction du château. L'église Notre-dame de Runan conserve son gisant.
1451. - Jean Péan de la Roche-Jagu est élevé à la dignité de banneret.
1466. - Son fils, Pierre Péan, devient lieutenant général du duc pour l'évêché de Tréguier. Le chemin de ronde ainsi que quelques aménagements intérieurs, chapelle, cheminées et baies, remontent à cette époque.
1487. - La Roche-Jagu est érigé en baronnie.
Il reste peu de chose du château, légué au Conseil général par le vicomte Gaëtan d'Alès en 1958, et de ses 7 hectares. Aujourd'hui, se dresse fièrement une forteresse militaire du XVe siècle rénovée dominant un méandre du Trieux. Autour, près de 60 hectares ont été peu à peu acquis par le Département. Depuis 1992, une partie est devenue jardin ; le reste est composé de bois (notamment le bois d'Alès) et de champs, achetés peu à peu pour conserver au site, classé depuis 1974, une unité paysagère et écologique.
Champ de sarrasin, lin, chanvre, messicoles, bleuets, coquelicots, ajoncs, bois de camélias, frênes, hêtres et chênes, néfliers, pommiers, châtaigniers, figuiers, noyers, noisetiers, églantiers, ronciers, roseraies, palmiers, arums, iris, cistes, camphriers, agaves, bananiers, grenadiers. Ici, l'Homme a fait alliance avec la nature. Une nature en semi-liberté que l'artiste Bertrand Paulet a su faire dompter sans prétendre l'emprisonner.
En 1987 éclate une violente tempête dont la France entière se souvient. La Roche-Jagu en profite pour se rappeler au bon souvenir de ses seigneurs et maîtres. qui ne peuvent hélas que constater l'étendue des dégâts. C'est le début de la renaissance du domaine. Bertrand Paulet, architecte-paysager, est missionné par le département pour prendre en mains cet immense chantier.
Le château rénové, le parc créé, les jardins aménagés, des animations estivales proposées, les visiteurs ne se font pas attendre. En augmentation constante depuis quelques années, ils sont aujourd'hui 200 000 chaque année à investir « leur » domaine, pour une balade, un déjeuner au restaurant du château, une visite de l'exposition estivale, un parcours guidé dans les jardins, un coup d'oil panoramique depuis le promontoire, un pique-nique, un spectacle d'été, ou une discussion enfiévrée avec un jardinier qui entretient son damier de simples (plantes médicinales).
On va à la Roche-Jagu et on y revient, sans se lasser. Chaque période de l'année possède ses beautés particulières. Les couleurs passent et se vivifient au rythme des saisons. Les 600 pieds de camélias sont en fleur en hiver. Un tapis de pétales du blanc au grenat jonche le sol au printemps. Les rigoles, canalettes, bassins et étangs regorgent d'eau et le vent joue avec leurs surfaces les jours de pluie. Il y a toujours une raison « d'aller faire un tour au château », comme disent les gens d'ici.
Domaine départemental de La Roche-Jagu |