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Fort de Buoux


Description du château


Le site fut initialement occupé au paléolithique moyen (Moustérien), en particulier pour les nombreux abris sous roche (1) que cette vallée recelait. L'éperon en lui même fut occupé en tant que place forte surtout depuis la période celtoligure (culture née de l'intégration des Celtes aux Ligures). Le Haut Moyen-Âge voit l'affirmation de cet Oppidum comme une véritable forteresse implantée au coeur du Luberon. A cette époque s'y développa également un village, dont il ne reste rien. Le fort de Buoux fut démantelé par Louis XIV en 1660 (dans sa grande campagne de restructuration et de restauration des forteresses), après avoir servi pendant les guerres de religion.

L'arrivée sur le site se fait à l’ouest, par un bastion médiéval qui précède la porte. On entre véritablement dans le fort par une porte datant du XIIIe siècle aménagée dans la muraille ouest (2,3), l'angle sud-Ouest étant flanquée d'une tour circulaire (4, 5, 6). La première cour est traversée du nord au sud par une tranchée défensive (7) dont l'extrémité nord est attenante à une citerne. L'extrémité sud, elle, est fermée par un ouvrage fortifié du XIIIe pas précisément identifié. Toujours dans cette première cour, un corps de garde est accolé au mur sud. Dans le prolongement de celui-ci, dans un axe nord-sud, ont été élevées 6 murailles successives dont il ne reste actuellement aucun vestige (sinon quelques pierres).

Derrière ces murailles se déploie une seconde cour, dans laquelle fut implanté l'ancien village de Buoux. On y trouve notamment une église du XIIIe siècle (8, 9,10) dont il ne reste en élévation que quelques murs (abside, transept), une citerne et la maison commune du village médiéval. En progressant toujours vers l’est, on découvre un certain nombre d'habitations de différentes époques et des silos rupestres et protohistoriques creusés dans le rocher (11). C'est aussi dans cette cour que débouche une poterne (12), qui permettait l'accès à un (superbe) escalier « dérobé », taillé à même le roc et rejoignant le fond de la vallée (13,14).

Surviennent ensuite les implantations défensives proprement dites. Tout d'abord un premier fossé selon un tracé nord-sud, qui, comme les suivants, barre l’éperon, puis le premier rempart (15), percé d'archères, dans lequel est aménagée une simple porte (voûtée en plein cintre) (16). Immédiatement après est creusé un deuxième fossé qui précède cette fois ci une tour porte, carrée, à trois étages (17,18). On pénètre dans cette tour, légèrement saillante par rapport à la muraille (pour permettre un tir rasant), par un côté (19). A noter la présence d'une archère aménagée dans les angles de la tour (19,20). Dans l'espace suivant se trouve un corps de garde voûté, encore intact (21). On trouve également les restes d'un rempart complètement ruiné, mais aussi un mur de barrage protohistorique. Le XIIIe siècle a également laissé son empreinte avec les vestiges d'une maison forte (22).

Derrière le troisième et dernier fossé, se trouve le troisième et dernier rempart (23,24), dont l'accès fut protégé par un pont-levis (rénové en pont dormant (24)). La pointe est, partie la plus haute de l'éperon est occupée par une tour de guet datant de la période gallo-romaine (il ne subsiste plus que les murs du rez-de-chaussée) (25,26).

Même si de nombreux éléments sont complètement ruinés, il arrive qu'en suivant un sentier l'on tombe sur les restes d'une porte joliment clavée (maison commune médiévale (27)). Le « léger » effort d'imagination à faire pour se reconstituer cette superbe forteresse ne gène en rien la visite, qui de toute façon vaut le coup pour la beauté même du site (28).

Texte et clichés Baptiste Quost

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