L'histoire du château
Au
XVe siècle, les ducs de Bretagne et de Bourgogne, quasi-souverains,
étaient les seigneurs féodaux les plus puissants de France et Nantes,
située au dessous de la cathédrale sur une plate forme peu élevée
de la rive droite de la Loire qui autrefois baignait ses murailles,
est l'une des plus importantes forteresses françaises. Des vestiges
d'un ancien château bâti vers 1207 par Guy de Thouars, agrandi et
achevé au XIIIe siècle par Pierre de Dreux et Jean 1er le Roux,
sont toujours existants. Ce "château de la tour neuve"
que son nom distingue des fortifications encore plus anciennes de
la ville gallo-romaine du nord-ouest, fut reconstruit au XIVe siècle
par Jean IV. Sous sa forme actuelle il date de l'époque de grande
rénovation entreprise par le duc François II vers 1466 et poursuivie
par Anne de Bretagne. Plus tard, entre 1582 et 1592, les fortifications
extérieures furent modifiées par le duc de Mercour.
Dans ce château ducal par excellence mourut Jean IV en 1399 et naquit
Anne, fille de François II et de Marguerite de Foix en 1477. Destinée
à devenir duchesse de Bretagne, elle fut aussi deux fois reine de
France par ses mariages avec Charles VIII (1491) puis avec Louis
XII (1499). C'est ici qu'en 1532 le roi de France, François Ier,
annonça l'union du duché de Bretagne avec la couronne de France.
Parmi les nombreux événements dont fut témoin le château, le plus
important a peut-être été la déclaration de l'édit de Nantes par
Henri IV, en 1598.
L'édifice, dont les courtines représentent remarquablement le grand
programme ducal de reconstruction entrepris au XVe siècle, est imposant
et complexe. Les tours en fer à cheval sont particulièrement
intéressantes, de même que les meurtrières à canon qui marquent
la naissance d'une artillerie efficace et les mâchicoulis supportés
par un encorbellement typiquement breton. A l'intérieur, la cour
est dominée par le grand logis dont l'appartement principal du premier
étage est accessible par un escalier extérieur. Bien que n'ayant
jamais été entièrement achevé, ce logis est un excellent exemple
de palais presque royal de la fin du XVe siècle, avec de grandes
salles occupant plusieurs étages, de nombreuses pièces privées et,
symbole de la Renaissance, une somptueuse galerie au sommet de l'escalier
hors d'ouvre situé à l'angle. Les encadrements de fenêtres et de
portes ainsi que les lucarnes sont en calcaire tendre de couleur
blanche, le tuffeau de la vallée de la Loire, adopté pour compléter
le granit, utilisé comme matériau de construction.
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