L'histoire du château
2 - Le donjon du château
du Roy
Dernier
donjon roman encore intact en Gironde, sa construction débute
dès l'achèvement des remparts.
Dans une charte de
1224, Louis VIII, le Roi de France qui s'est rendu maître
des territoires au Nord de la Garonne, fait part de sa décision
d'édifier une forteresse dans l'enceinte de la ville ; mais
les travaux ne commenceront qu'en 1237, sur demande d'Henri III
d'Angleterre, alors que la région est de nouveau passée
aux mains du souverain anglais.
Les textes ne nous
permettent pas de déterminer lequel des deux souverains a
choisi l'emplacement pour l'édification de ce donjon : il
est isolé du centre de la ville et des principaux axes de
circulation et protégé sur trois côtés
par un fossé creusé dans le roc.
Côté
ville, l'escarpement du rocher calcaire constituant la base de la
construction est nivelé par deux terrasses.
Tour carrée
de 14.50 mètres de haut, de 2.25 mètres d'épaisseur
de murs et de 9 mètres par face flanquée de trois
contreforts chacune, elle est un exemple type du style « Anglo
Normand », très archaïque pour l'époque,
il ne témoigne d'aucuns des progrès techniques effectués
depuis la fin du XIIe siècle et atteste de la permanence
de la tradition de construction militaire romane dans le Sud Ouest.
La terrasse du sommet
était probablement couverte au moyen âge, car il subsiste
des parements de mur entre les deux petites tours de guets qui surmontent
la tour.
L'intérieur
de la tour compte trois étages : la salle du rez de chaussée
est voûtée en berceau. Un escalier à vis mène
à la salle supérieure dont le voûte ment en
berceau a disparu. Enfin, on
accède à la dernière salle par un escalier
à volée droite.
Aucune de ces salles
ne comporte de cheminée, il ne s'agissait donc certainement
pas d'une demeure seigneuriale, mais plutôt d'un donjon défensif
destiné à surveiller et à protéger les
alentours, autant que symboliquement à signifier la souveraineté
du Roi.
Pendant le moyen
âge, le donjon accueillait les réunions de la Jurade
avant que celle-ci ne s'installe au dessus des halles du marché.
Aujourd'hui, deux
fois par an la Jurade monte en procession au sommet de la tour,
pour y célébrer le chapitre du printemps au mois de
juin et le ban des vendanges au mois de septembre.
Recherches : Sylvaine Bégouin
et Valérie Noyé
Rédaction du texte : Valérie Noyé
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