Description du château
Du premier château
de pierre, démoli en 1395 sur ordre de Jean IV, duc de Bretagne,
n'apparaît plus que le châtelet d'entrée, englobé dans la maçonnerie
du nouveau châtelet de 1406. Chacune des deux tours possède trois
archères. Le passage entre elles était fermé par une herse dont
on voit encore les rainures. La voûte de la tour de gauche est toujours
debout. Elle est en berceau surbaissé et soutenue par un arc en
granit taillé. De cette époque doit dater aussi une partie de la
base de la tour nord-ouest avec son archère donnant maintenant vers
l'intérieur.
Ce premier château avec ses archères basses était sans doute assez
sommaire, ce qui permit à Du Perrier d'emporter la place sans trop
de difficultés, en l'absence du propriétaire. La leçon a porté et
Rolland III de Coëtmen, fort des 3000 livres d'indemnité reçues
du jeune duc Jean V, va faire élever une formidable forteresse,
au fait des derniers perfectionnements de l'architecture militaire.
Du château de 1406 nous est parvenu un ensemble imposant, avec deux
donjons isolés et extérieurs à la courtine du château proprement
dit. Il a une forme de trapèze posé sur un éperon barré entre deux
vallées profondes.
1a - Le donjon
nord
Le donjon nord, situé
à la pointe de l'éperon barré, surveille les vallées et sert aussi
de "donjon réduit", c'est à dire d'ultime refuge à la
garnison en cas de prise de la place. Il dresse à l'extrémité nord
sa masse cylindrique de 13,60 mètres de diamètre, l'empâtement de
sa base non compris. Sa hauteur est de 21 mètres, sans compter la
tourelle qui devait la surmonter comme le donjon est.
Un pont-levis situé au deuxième étage, seul accès à l'époque, s'abattait
sur une pile de 11 mètres, qui devait recevoir côté courtines soit
un autre pont-levis, soit plus probablement un pont dormant en bois
facile à détruire.
Un escalier à vis de 76 marches dans l'épaisseur de la muraille
dessert les quatre étages et aboutit à la plate-forme sommitale.
Le plancher des quatre salles reposait sur des retraits de paroi.
Chacune possède encore sa cheminée monumentale. Les trois salles
supérieures possédaient leurs latrines extérieures. Les fenêtres
sont rectangulaires et étroites, profondes de toute l'épaisseur
du mur de 3,60 mètres au fond d'une large embrasure.
Y sont très visibles les marques que les équipes de tailleurs de
pierre utilisaient pour se faire payer leur travail. La défense
était assurée uniquement par la galerie de mâchicoulis de pierre
dont ne subsistent que les corbeaux à quatre ressauts profilés en
quart de rond en forme de pyramides renversées, dits mâchicoulis
bretons.
1b - Le donjon
est
Le donjon est, appelé
aussi tour d'Acigné, est construit de la même façon. Il est l'élément
principal du château de 1406. Son rôle est d'autant plus important
qu'il protège le châtelet d'entrée et commande le chemin d'accès
venant de la colline par le pont de la digue de l'étang. Il est
plus haut que le donjon nord, sa hauteur est de 22,50 mètres sous
le chemin de ronde.
Également extérieur au château, il lui est aussi relié par un pont-levis
s'abattant sur une pile. Sa partie basse est pleine, sans doute
pour éviter les dangers de la sape. Il comprend trois étages, avec
des cheminées et latrines, desservis par l'escalier à vis, plus
deux étages de corps de garde dans la tourelle supérieure, avec
le même chemin de ronde à mâchicoulis que l'autre donjon, point
culminant de l'efficacité du tir plongeant tant par jet de projectiles
que par tir à l'arc.
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