L'histoire des seigneurs
1a - La seigneurie de Tonquédec
Après
le donjon de bois de la motte féodale dominant le Léguer, il semble
que le premier château de pierre ait été édifié par Prigent, vicomte
de Tonquédec, au milieu du XIIe siècle, sur le haut de l'éperon
rocheux en arrière de la motte.
En 1180, sa fille, et unique héritière, épouse Geslin de Penthièvre,
fils cadet d'Henri d'Avaugour, comte de Penthièvre, et de Mathilde
de Vendôme. En 1151, il a reçu en partage la vicomté de Coatmen,
dont il prit le nom et les armes. Geslin de Coëtmen est donc le
petit fils d'Eudes, puîné de Bretagne, premier comte de Penthièvre,
frère d'Alain V, duc de Bretagne en 1008.
Du mariage Coëtmen-Tonquédec nait Alain Coëtmen, vicomte de Tonquédec
en 1231, époux de Constance de Vitré. Prigent de Coëtmen, croisé
en Palestine en 1270, épouse Anne de Montmorency-Laval. Son frère
Pierre est vicomte de Tonquédec, mais il meurt sans postérité. Le
fils de Prigent, Rolland 1er de Coëtmen, vicomte de Tonquédec, épouse
Alix de la Rochejagu. Il participe avec son père à des croisades.
Il meurt en 1311.
1b - La guerre
de succession de Bretagne
Rolland II de Coëtmen,
vicomte de Tonquédec, épouse Marie de Kergorlay. Fidèle à la maison
de Penthièvre, il soutient Charles de Blois, prétendant au duché
de Bretagne du chef de sa femme Jeanne de Penthièvre, contre Jean
de Monfort, dans la douloureuse guerre de succession de Bretagne.
Son fils Jean 1er, en 1347, commande un corps d'armée de Charles
de Blois à la Roche-Derrien, écrasé par l'Anglais Thomas d'Aigworth.
Il est de nouveau fait prisonnier à la bataille d'Auray en 1364,
mais, cette fois, Charles de Blois est mort.
1c - La révolte
d'Olivier de Clisson
Jean 1er de Coëtmen,
vicomte de Tonquédec, épouse Marie de Dinan en 1340. Leur fils Rolland
III, mari de Jeanne de Penhoët, est, comme son grand père, héréditairement
fidèle à la Maison de Penthièvre. En 1380, à la Roche Derrien, il
est signataire, avec la duchesse de Penthièvre, du traité de Guérande.
Mais lorsque Olivier de Clisson se révolte contre le duc de
Bretagne, Rolland III de Coëtmen est à ses cotés et enlève pour
lui la ville de Guingamp. Plus tard, il sacrifie pour lui son propre
château de Tonquédec pour aller défendre la Roche-Derrien, qui offre
plus d'importance pour la cause qu'il sert. Il y fait une belle
défense contre toute l'armée ducale, et la place enlevée, il tient
encore dans le château avant d'aller rejoindre Clisson assiégé à
Saint-Brieuc.
Mais, pendant ce temps-là, le duc de Bretagne Jean IV a envoyé Alain
de Pierrier, maréchal de Bretagne, s'emparer du château de Tonquédec
et, en 1395, le fait démolir de manière à en rendre toute défense
impossible. De ce premier château de pierre subsistent encore aujourd'hui
quelques restes. Ils apparaissent sous les murailles du château
suivant, en particulier dans le châtelet. Pendant la minorité du
duc Jean V en 1406, Coëtmen obtient de son tuteur, le duc de Bourgogne,
la somme de 3000 livres pour faire reconstruire Tonquédec. De ce
nouveau château de Rolland III et Rolland IV nous voyons aujourd'hui
encore l'essentiel : son dessin en forme de trapèze, le châtelet,
la grande tour isolée au sud-est, l'aile est, le donjon isolé à
la pointe nord de l'éperon rocheux, mais l'aile ouest, que nous
connaissons, a été de nouveau modifiée plus tardivement.
Rolland IV, vicomte de Tonquédec, épouse Jeanne du Plessis-Anger.
Il est conseiller du duc de Bretagne, prend part à la ratification
du traité de Troyes ainsi qu'au serment des nobles de Bretagne en
1437.
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