L'histoire du château
3 - Du XVIe siècle à nos jours
Les Laval gardèrent
le château de Montmuran plusieurs siècles. En 1547, l'unique héritière
de cette grande Maison, Charlotte, épousa Gaspard de Coligny, grand
Amiral de France et fervent catholique. Leur mariage donna lieu
à des fêtes magnifiques, au cours desquelles l'intendant du domaine
leur présenta dans des coupes d'argent du vin de leurs terres.
Par la suite, Charlotte, âme très droite et très pure, se laissa
gagner à la religion réformée et y entraîna son mari. Ce fut un
couple exemplaire, très uni, et soucieux du bonheur de ses vassaux.
Des écoles furent fondées, le commerce devint prospère, et le pays
connut la richesse, grâce à la culture du lin. Ses toiles justement
célèbres s'exportaient jusqu'en russie. En
1572, après la mort de l'amiral de Coligny, illustre victime de
la Saint Barthélémy, le château de Montmuran passa à son fils François,
puis à son petit fils qui épousa une Polignac.
En 1662, la dernière héritière, Henriette, devenue veuve, préférait
la vie de la cour à celle, plus austère, de la campagne. Elle vendit
le château de Montmuran à Gilles Huchet de la Bédoyère, mais un
sien cousin, Henri Pélage de Coëtquen, châtelain de Combourg, invoqua
son droit de retrait lignager et devint possesseur de Montmuran
en 1665.
Le château fut acquis en 1750 par le comte de la Motte, qui le posséda
jusqu'à la Révolution. Vendu comme bien national aux Bizien, il
appartient depuis le siècle dernier à la famille de la Villéon.
Le procès verbal de saisie, daté du 15 Germinal an II, conservé
aux archives Nationales, décrit le château de Montmuran tel qu'il
est actuellement "avec ses tours contenant plusieurs beaux
appartements, lesquelles tours pourraient, en vertu des décrets,
être susceptibles de démolition". Une main incendiaire
détruisit en 1889 une grande partie de ce que les révolutionnaires
n'avaient pas oser saccager.
Que de souvenirs abritent ces vieux murs, depuis le jour où, il
y a huit cents ans, Donoual construisit la première citadelle en
bois. La chapelle évoque la veillée d'armes du célèbre connétable,
quatre tours dominent toujours la plaine, tandis que l'église des
Iffs, classée monument historique, étincelle de tous ses vitraux
écussonnés de France et de Montmorency-Laval, et que le blason des
Tinténiac se retrouve encore dans de nombreuses église du voisinage.
Texte de O.V
Page
précédent
|