Description du château
Bâti au XIIème siècle, le Château est à l’origine une construction traditionnelle avec créneaux, douves, pont-levis et meurtrières. Ce n’est qu’en 1567, à la Renaissance, qu’il fut complètement restauré et doté de sa toiture, des cheminées aux étages, des poivrières et plus tard encore des grandes fenêtres que l’on voit actuellement.
Le type de Château en question fait partie d’une catégorie pré-renaissance avec donjon quadrangulaire: un bâtiment isolé généralement flanqué de quatre tours d’angle comme par exemple celui de Harzillemont ou celui de Barbaise. Mais en plus des autres celui-ci a encore aussi bien ses douves d’origine que ses quatre tours.
Caché par la végétation, isolé au fond d’une petite vallée, dans le creux du plateau de Buzancy, où les châtelains ont trouvé fraîcheur et sécurité, dans un secteur de l’Argonne aujourd’hui voué aux grandes cultures, ce magnifique petit Château, rare exemple encore intact de la seigneurie de la fin du moyen-age et du début de la renaissance, est encore aujourd’hui assez méconnu par les touristes ou passionnés, quels qu’ils soient.
Etonnant mais en même temps compréhensible tant ce corps de logis de plan rectangulaire massif cantonné par ses quatre tours rondes, d’importance variable(ses petites dimensions sont analogues à celles des tours d’habitation du type de Rocan) sait se faire discret dans son vallon Argonnais de l’Agron et de la Fourba qui alimente en eaux vives ses douves d’origine profondes de plus de trois mètres.
Les hautes poivrières qui coiffent les quatre tours (légèrement plus élevées du corps central) émergent à peine du rideau d’arbres qui limitent la propriété de la Famille Renault. La poivrière de la tour sud-ouest à été enlevée dans la moitié du XXème siècle après la reconstruction de la tour abattue par un obus durant la deuxième guerre mondiale. Les deux pavillons du XVIIIème siècle (une dépendance ex-chapelle castral à Ouest datée 1743 et la maison du gardien à Est datée 1773) comme les dépendances agricoles (les communs avec garage et grange) créent un environnement quasiment symétrique plein de charme autour de la forteresse, que des remaniements Renaissance (1567) ont rendue plus accueillante encore: Hautes baies à trumeaux de pierre, belles cheminées briquetées et décorées, magnifique porte à fronton dont l’entablement est enrichi de trois médaillons enguirlandés de feuillage. Les armoiries du XVIème des Maillart sont au centre et celles des Beauvais à gauche. Celles de droite pourrait représenter les armoiries des Vaillant de Meixmoron Mathieu de Dombasle ce qui ferait donc croire en une reconstruction de la porte d'entrée du Château vers 1870 et ce qui donc pourrait tout autant expliquer le décentrement de la porte sur la droite causé par le rajout d’un blason.
Le Château, de dimensions modestes, est construit en moellons assisés, avec cordon de pierre à la base du rez-de-chaussée, et recouvert d’une toiture avec combles d’ardoise (la partie sud du corps central a été restaurée en novembre 2003 par la famille Renault), accompagnés d’intéressantes cheminées de briques décorées de hautes arcatures, caractéristiques de la seconde moitié du XVIe siècle. Dans les tours d’angle sont ménagées à différents niveaux des canonnières à ébrasement extérieur rectangulaire, dirigées en flanquement du logis et vers les douves . Certaines d’entre elles correspondent à deux orifices internes et, dans la tour Nord-Ouest qui abrite l’escalier, la hauteur des postes de tir suit le niveau des marches.
L’entrée, au Nord, s’ouvre dans un encadrement traité dans un style monumental, orné de pierres en bossages vermiculés et d’un entablement sculpté. Des guirlandes de feuillage entourent trois cartouches armoriés – restaurés – accompagné de petits personnages à corps gainé. L’intérieur a conservé quatre belles cheminées Renaissance, deux au rez-de-chaussée, deux à l’étage, celle-ci restaurées dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sur l’une d’elle, sur le pilier droit, est figuré le portrait du légendaire Grand Maillart, masque austère aux yeux ouverts et vides car il avait les yeux crevés; sur celui de gauche est représenter son épouse avec au contraire un regard expressif et le visage épanoui. La date de 1567 qui apparaît sur un piédroit, figure également dans le grand salon, sur le chapiteau de la colonne supportant le plafond à solives (poutres) peintes à l’Italienne (rénovées à la moitié du XXème siècle).
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