Histoire du château
A quelques kilomètres
de Bruxelles, contrôlant la vallée de la Senne et la
route vers Hal et la France, le château-fort de Beersel fut
construit aux alentours de 1300, en même temps que les châteaux
de Zitter et Gaesbeek. Pris et endommagé durant la guerre
de succession de Brabant (1356/57) il est réparé en
1357. A la mort de Marie de Bourgogne, une guerre civile oppose
les partisans de Maximilien d’Autriche aux grandes communes
belges et à une partie de la noblesse dirigée par
le duc de Juliers-Ravenstein. Les Witthem, propriétaires
de Beersel, soutiennent le parti maximilien. Les milices bruxelloises
assiégeront le château par deux fois au cours de ce
conflit, et le prendront au « second tour » en 1489.
Il est alors incendié et partiellement détruit. La
Ville devra payer sa reconstruction à la fin du conflit.
Au XVIIème siècle, les tours sont surmontées
de toitures en ardoises avec pignons à redans. Peu confortable,
le château est abandonné par ses propriétaires
au XVIIIème siècle et va petit à petit tomber
en ruine. Il est depuis les années ’30 la propriété
d’une association sans but lucratif, « Les Amis du Château
de Beersel » qui en assure l’entretien et la restauration.
Le château a été utilisé souvent comme
décor pour des festivals de théâtre.
Beersel est une forteresse typique « de plaine » de
forme asymétrique, entourée de larges douves, comportant
trois tours mais pas de donjon au sens classique du terme. Chacune
d’elle compte trois niveaux, le premier utilitaire (corps
de garde, salle de torture, cuisine), le deuxième servant
d’habitation, le troisième de salle d’arme entourée
d’un chemin de ronde surélevé. Un corps de logis
fut construit dans la cour, au pied de la « tour majeure »,
probablement au cours de la restauration de 1489, flanqué
d’une tourelle destinée sans doute à renforcer
la courtine nord. Il n’en reste qu’une partie des caves,
et n’en existe aucun plan, raison pour laquelle sa reconstruction
n’a pas été envisagée jusqu’ici.
On notera que certaines archères ont été modifiées
pour permettre l’utilisation de couleuvrines. Les courtines
sud sont dotées de deux « échappatoires »,
sorte de puits donnant accès aux douves, par lesquels des
messagers pouvaient quitter la forteresse sans être vus, pour
chercher du secours. Autre curiosité : les cachots auxquels
on accède par une ouverture dans la cour, comportant deux
petites salles basses ( avec latrines, un luxe à l’époque
dans ce genre d’endroit !) éclairées par une
meurtrière au ras de l’eau. Ces salles étaient
régulièrement partiellement inondées lors des
crues de la Senne, dont un des affluents alimente les larges fossés.
Texte de Charles
Rigoli |