Description du château
Le
château est construit sur un éperon de roche calcaire
de type muschekalk, séparé du reste du plateau par
un fossé d'une trentaine de mètres de large. Il épouse
la forme de cet éperon et présente un plan pentagonal
dessiné par un donjon et 5 tours, dont une aujourd'hui disparue
mais bien identifiée grâce à une gravure de
la fin du XVIème siècle.
Le donjon, daté
de la fin du XIIème siècle, est l'un des mieux conservé
de Lorraine. Il est placé en barrage de l'éperon,
face au fossé. C'est un carré de 10 mètres
sur 10 qui a gardé une élévation de 15 mètres
(sur 17 à l'origine) malgré l'effondrement de la façade
sud-ouest au XIXème siècle. Il a la particularité
de posséder des angles arrondis dont l'utilité esthétique
ou technique reste encore à démontrer. Il comporte
au moins trois niveaux : le cellier aveugle, et deux niveaux d'habitation
éclairés chacun par deux petites fenêtres. L'entrée
du bâtiment se situe au second étage. On peut supposer
l'existence d'un étage supplémentaire destiné
au guet. Cet édifice est un intéressant compromis
entre le donjon-résidence de l'ouest de la France et l'austère
bergfried alsacien.
Il paraît vraisemblable que les courtines de part et d'autre
du donjon sont construites en même temps afin de parfaire
la défense encore passive du site.
La cour centrale
du château, totalement vide aujourd'hui, est entourée
d'une enceinte polygonale munie de tours. Celles-ci respectent le
principe du flanquement déjà existant en Lorraine
au XIIIème siècle mais la grande élaboration
des archères permet une datation de la fin XIIIème
- début XIVème siècle.
La tour nord-ouest protège à la fois le donjon, le
plateau, la basse-cour et la tour-porte (tour de plan carré
démantelée au XVIIème siècle). Elle
est munie des archères les plus simples du monument et peut
donc être datée du XIIIème siècle. Elle
vient se greffer sur l'angle de la courtine édifiée
conjointement au donjon.
La tour sud-ouest flanque elle aussi la tour-porte et regarde vers
la ville. Elle présente à l'origine 4 étages
avec des archères à rame sur le troisième niveau
et à rame et à étrier sur le dernier, qui se
termine par un crénelage hourdé, fossilisé
par un rehaussement postérieur de la
tour. La disposition des étages actuels est dû en partie
à un remaniement moderne.
La tour sud, hormis le donjon, est la plus imposante. En forme de
fer à cheval, elle fait face à la ville et est aujourd'hui
conservée à moitié de sa hauteur. Elle présente
des archères à rame et des portes de même facture
que la tour sud-est.
La tour sud-est est la plus petite de toutes. C'est un demi-cercle
qui s'inscrit à l'intérieur de la cour du château.
Sa fonction n'est en aucun cas défensive, elle est munie
d'un escalier donnant accès au chemin de ronde et, de là,
à l'entrée du donjon.
Toutes ces tours
sont constituées d'un bel appareil de calcaire local soigneusement
taillé, d'une hauteur de 18 à 35 cm, ce qui contraste
avec les moellons grossièrement équarris du donjon.
Deux murs de courtine
sont encore en place de part et d'autre du donjon. Ils possèdent
encore de nombreux trous de boulins et des traces de bâtiments
qui y étaient accolés : portes, four, cheminées,
niveaux de plancher, trace d'escalier
Avant la fin du Moyen
Age, le site s'agrandit par l'adjonction de deux terrasses : l'une
au nord face au plateau et l'autre au sud, accueillant une chapelle
castrale dont il reste aujourd'hui une baie géminée
gothique.
Le château
semble connaître une adaptation à l'artillerie relativement
tardive. La série d'archères de la terrasse nord n'est
scandée de petites bouches à feu en grès rose
que dans le dernier quart du XVIème siècle, et la
terrasse d'artillerie sud n'apparaît que dans les premières
années du XVIIème siècle.
L'enceinte urbaine,
qui partait de la chapelle castrale, existe encore sur une longueur
de 20 mètres avec une tour ouverte à la gorge.
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