L'histoire du château
Situé
sur le rebord est du bassin parisien, à la limite avec le
massif vosgien gréseux, c'est sur la rive gauche de la Vezouze
qu'il faut chercher les prémices d'une implantation humaine
sur le territoire de Blâmont. Cette villa primitive s'organise
autour de l'église paroissiale dédiée à
Saint-Maurice d'Agaune. Son toponyme, Giroville, ainsi que la dédicace
de l'église font vraisemblablement remonter l'apparition
de ce point de population à l'époque carolingienne.
La région passe aux mains de la maison de Bar-Montbéliard
dès le XIème siècle.
Dans la première
moitié du XIIème siècle, l'union d'Agnès
de Bar-Langstein et d'Hermann Ier seigneur de Salm-en-Ardenne donne
naissance au lignage des comtes de Salm-en-Vosges.
Le comte de Salm installe sur la rive droite de la Vezouze un lignage
de chevaliers vassaux qui commence sans doute l'édification
du donjon à la fin du XIIème siècle afin de
contrôler le passage dans la vallée. La population
quitte alors Giroville, traverse la Vezouze et fonde un nouveau
village appelé Blanc Mont à cause de l'affleurement
de calcaire blanc sur lequel le château se construit.
Vers 1220, Henri
II comte de Salm accorde en apanage à son fils cadet Ferri
la terre de Blâmont et les villages environnants, constituant
ainsi une seigneurie indépendante. Mais des problèmes
familiaux et financiers font que Ferri devient rapidement le vassal
de l'évêque de Metz.
C'est
avec le règne de son fils, Henri Ier, que la seigneurie de
Blâmont prend son essor. Il fait l'acquisition de droits d'avouerie
et de fiefs et édifie ou achète des châteaux.
A Blâmont, il construit l'enceinte de pierre du bourg et agrandit
le château. Il est sénéchal du duc de Lorraine.
Enfin, Henri s'illustre plusieurs fois au combat, notamment en 1285
lors du tournoi de Chauvency.
A sa mort, deux de
ses petits-fils lui succèdent, dont le second, Thiébaut
Ier, qui devient homme-lige du duc de Lorraine et lieutenant du
duché. Ses actions militaires souvent odieuses et malheureuses
n'entamèrent pas son crédit d'habile négociateur
et diplomate et c'est sous son règne que la seigneurie de
Blâmont atteint son apogée territoriale.
Peu à peu,
les sires de Blâmont se rapprochent donc de la famille ducale
de Lorraine. Si bien qu'en 1431 lors de la bataille de Bulgnéville,
Thiébaut II est blessé mortellement en luttant contre
son propre beau-frêre Antoine de Vaudémont et ses alliés
bourguignons.
Mais depuis la fin
du XIVème siècle, les possessions des sires de Blâmont
s'amenuisent suite à des partages successoraux, des ventes
ou des legs. En 1506, Olry, évêque de Toul, dernier
descendant du lignage, lègue finalement au duc de Lorraine
la seigneurie de Blâmont, qui l'érige alors en comté,
géré par un prévôt.
Chrétienne
de Danemark, veuve du duc de Lorraine et régente du duché
décide la construction dans la basse-cour à l'ouest
du château médiéval, d'un palais de style renaissance
en 1545 (qui sera détruit en 1944).
En 1587, le château
est assiégé par les troupes protestantes venues d'Allemagne.
Le duc de Lorraine renforce alors la défense du site en l'adaptant
à l'artillerie.
Comme tous les points fortifiés de Lorraine, Blâmont
est attaqué par les troupes de Richelieu et Louis XIII durant
la guerre de trente ans : en 1636, elles incendient la ville, puis
démantèlent le château et l'enceinte urbaine
à l'issu d'un second siège en 1638.
Le château
médiéval ne fut jamais rétabli et servit de
carrière de pierres aux habitants avant d'être transformé
par la famille De Turckheim en ruine romantique au XIXème
siècle puis en jardins maraîchers.
En 1991, l'association
Clef de Voûte du Blâmontois est fondée. Le château
lui est cédé en bail trentenaire par la mairie afin
d'uvrer à la restauration et à la promotion
du site par le biais de chantiers de jeunes bénévoles
et l'organisation d'une fête médiévale, qui
ont lieu chaque année.
Le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire
des monuments historiques depuis 1993.
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