L'histoire du château
Brézé
est un lieu unique et privé qui possède une longue
histoire et qui nous livre, depuis l'an 2000, une partie de ses
souterrains secrets cachés durant des siècles. Son
Propriétaire, le Comte de Colbert, entouré d'une équipe
de spécialistes, a entrepris de mettre en valeur et d'ouvrir
au public une partie des sous-sols de son exceptionnel domaine.
C'est au sein d'une légère hauteur dominant la route
très ancienne qui menait de Saumur à Loudun (et Poitiers)
que se trouve, creusé, le château souterrain de Brézé.
Tunnels, galeries et salles d'une complexité exceptionnelle
sont creusés à même le tuffeau, cette roche
si particulière à la vallée de la Loire et
à l'Anjou. Le tuffeau est un calcaire, ou craie, utilisé
depuis le XIe siècle pour la construction d'églises,
de châteaux et de maisons typiques du val de Loire. Pour l'anecdote,
on exporta la pierre de Brézé assez loin en France
pour les besoins de construction de grands monuments. Les souterrains
sont nombreux dans toute la région et les carrières
de Brézé comptent parmi les plus anciennes et leur
pierre fait partie des bancs rocheux de meilleure qualité.
L'exploitation de la pierre en sous-sol a cessé ici depuis
la fin du XIXe siècle.
Ce château du Saumurois est encore très peu connu du
grand public. L'origine des lieux est très ancienne et la
première mention que l'on possède sur l'existence
d'un château fortifié remonte au XIe siècle,
époque à laquelle fut rédigé le cartulaire
de Brézé qui mentionne l'existence d'une structure
seigneuriale ou " habergement " à l'emplacement
du château actuel. Bien que les sources documentaires de ces
époques soient assez peu nombreuses, les diverses mentions
des seigneurs de Brézé dans divers actes notariés
du myen âge, font état d'un rang seigneurial important.
Pour mémoire et pour illustrer ce rôle majeur, on citera
le fait que le seigneur de Brézé était l'un
des quatre donateurs, avec le comte d'Anjou, des terres où
sera installée en 1101 l'actuelle abbaye de Fontevraud. On
remarquera, depuis l'extérieur, que le bâti du château
ne conserve aucun vestige de cette époque. Les campagnes
de construction et de modifications de la partie " émergée
de l'iceberg " vont être assez nombreuses et menées
suffisamment en profondeur pour gêner grandement l'historien
dans la réalisation d'une analyse constructive des structures
successives. On ne connaît que quelques-unes des campagnes
de modification de l'architecture de l'ensemble.
On
remarquera, au cours de la visite du site, que le château
est pourtant construit à l'emplacement de structures antérieures,
seulement identifiables en sous-sol. Les parties les plus anciennes
du château bâti sont les tours de la façade extérieure
principale ainsi qu'un fragment XIIIe de la tour rectangulaire postérieure
accolée au logis Renaissance. Ces parties doivent, dans leur
état actuel, remonter à la reconstruction des fortifications
par Gilles de Maillé-Brézé en 1448 (les seigneurs
de Brézé semblent auparavant demeurer un temps sur
leur terre voisine de la Bouchardière). Le château
sera fortement modifié à nouveau en 1515 puis, vers
1560, par Arthur de Maillé-Brézé. C'est à
cette époque qu'est établie la partie est du logis
Renaissance. On verra que ce logis sera repris en 1824 par l'adjonction
d'un complément prévu dès l'origine, à
l'ouest, mais réalisé tardivement. Le château
sera ensuite pratiquement " reconstruit plus que restauré
" par l'architecte angevin Hodé. Ouvertes à la
visite depuis quelques années, les parties hautes de l'ensemble
abritent d'intéressantes collections ainsi que de très
beaux éléments mobiliers néogothiques classés
(appartements de l'Evêque). On peut voir à l'intérieur
des parties hautes ouvertes à la visite, les anciens appartements
de l'évêque, frère du marquis de Dreux-Brézé
et descendant direct de cette famille qui donna au Royaume de France,
un grand-maître des cérémonies resté
célèbre. On remarquera également les quelques
pièces anciennes dont la très impressionnante grande
galerie, servant jadis aux réceptions ainsi que la chambre
de Richelieu, qui y dormait quand il rendait visite à sa
sur, alors châtelaine de Brézé. Passée
la visite des appartements, c'est vers l'une des portes dérobées
du rez-de-chaussée qu'il faudra désormais nous diriger.
On choisira de préférence l'entrée de ce qu'il
est convenu d'appeler les souterrains !
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