L'histoire du château
UN BRILLANT PASSE
OÙ ALTERNENT PERIODES
FASTES ET HEURES CREUSES
6 - Le palais fortifié mis à l'épreuve
des armes, une époque tumultueuse
Les seigneurs de Villandraut,
les Durfort soutenaient fermement le parti anglais. En 1451, lors
du traité de capitulation de Bordeaux, conclu le 12 juin, puis ratifié
par Charles VII, Roi de France, le 20 juin, Gaillard de Durfort
fait parti des signataires, côté anglais, avec entre autres : Gaston
de Foix-Grailly, Captal de Buch, Comte de Benauge, Monseigneur Pey-Berland,
Archevêque de Bordeaux... Déjà durant cette époque les troupes françaises
sont passées près de Villandraut sans pour autant vraiment l'inquiéter.
Ce n'est que partie remise, puisque le 23 octobre Talbot entre dans
Bordeaux et, l'hiver 1452-1453 voit se dérouler les préparatifs
de la Bataille. Après quelques escarmouches, ce fut Castillon qui
sonna le glas des Anglais. Le 17 juillet les Anglais sont défaits
et acculés contre la Dordogne, Talbot est tué. Cette bataille ouvrit
les portes de la Guyenne et Bordeaux
à Charles VII. Il fallait refermer l'étau autour de la ville, ainsi
plusieurs places sont prises. Villandraut est définitivement pris
par Charles d'Albret qui le soumet donc à l'autorité française.
La guerre se poursuivit par les prises de Cadillac, Blanquefort,
et Bordeaux chuta le 9 octobre 1453. Seuls résistaient encore Rions
et le Château des Benauges, fief des Foix-Grailly. L'ère anglaise
était résolument passée, la France redevenait maîtresse de l'Aquitaine.
Les Durfort font partie des bannis et émigrent en Angleterre. Le
château de Villandraut est confié à Antoine de Castelnau, sire du
Lau, par Louis XI en 1461. Cependant, en 1465, ce dernier prend
le parti des adversaires du Roi lors de la ligue du bien public.
Après la victoire royale, il est arrêté et ses biens sont confisqués.
Ainsi le trésor de Villandraut passe à Gaston IV de Foix (1467).
Le 15 octobre 1467, à Paris, Louis XI signe des lettres patentes
attribuant à Gaston IV leur contenu. Un inventaire de ce trésor
est effectué les 15 et 16 novembre 1467 ; il comprenait des pièces
de vaisselle d'or et d'argent, des tapisseries de verdure, de la
lingerie, une librairie (Nous savons d'ailleurs que Clément V, avait
une petite collection d'ouvrages). Cet inventaire a été étudié par
Pierre Tucoo-Chalaa dans la revue de l'Agenais (n° 111 - 1984).
Le trésor est visiblement restitué à Antoine de Castelnau en 1472,
par lettre patente du 14 février ; toujours est-il que ce trésor
ne sera pas restitué aux Durfort-Duras lors de leur retour en France.
La famille de Durfort bénéficia des mesures de grâce promulguées
par Louis XI puisque nous la retrouvons détentrice de ses anciennes
possessions après 1465. Le château connut une période plus clémente,
mais peut-être avait-il eu aux yeux de certains, l'inconvénient
d'avoir été construit par un Pape. En 1572, après le massacre de
la Saint-Barthélémy, des Huguenots s'emparèrent de Villandraut ;
ils furent contraints par la suite de l'abandonner, mais il y revinrent
en 1577. Ensuite un fort parti de ligueurs s'empara de la place,
marris de n'avoir pu s'emparer de Bordeaux. De là, des coups de
main étaient menés sur la région. L'affaire traîna, mais exaspéré
par cela, le Parlement de Bordeaux arrêta la prise et la destruction
de la place. En 1592, puisque le 24 juillet, 500 sacs de froment
sont commandés par le Maréchal de Matignon qui résidait à Bazas,
pour les troupes qui faisaient le siège de Villandraut. Après la
prise du château, celui-ci est démantelé et la tour sud-est perd
deux étages. Le seigneur de Duras sauve son bâtiment en obtenant
du Roi de France Henri IV des lettres patentes portant inhibitions.
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