L'histoire du château
5 - La forteresse endormie
De
1450 à 1870, le château de Caen ne joue plus aucun
rôle militaire. Les tragiques évènements qui
marquent l'histoire de France du XVème siècle au XIXème
siècle ne l'affectent pas
jusqu'en 1793, date de la
funeste décision de la Convention qui comme pour beaucoup
d'autres monuments religieux ou militaires, veut effacer les témoins
du passé. Par décret du 6 août 1793, la Convention
ordonne que " le donjon et le château de Caen, dans lesquels
la liberté et la représentation nationale ont été
outragées, seront démolis : sur les ruines du donjon,
il sera planté un poteau sur lequel seront inscrits les noms
des députés déclarés traîtres
à la patrie. " Le 17 août 1793, la démolition
commence, malgré les protestations des caennais. En 1805,
l'entrée Saint Pierre est restaurée, mais le donjon
est rasé presqu'en totalité.
Le
château s'endort à nouveau et n'est plus regardé
que comme une ruine romantique. Les remparts disparaissent masqués
par les maisons qui poussent un peu partout.
La défaite de 1870 va entraîner une réforme
en profondeur du dispositif militaire français. Le château
reprend du service et se retrouve caserne du prestigieux 36ème
Régiment d'Infanterie de ligne, héritier du régiment
d'Anjou créé en 1671 par Louis XV. Sur son drapeau
de nombreux titres de gloire : Jemmapes (1792), Hondschoote (1793),
Zurich (1799), Austerlitz (1805), Iena (1806), avant d'y ajouter
la Marne, l'Artois, le Chemin des Dames, Verdun. En 1940, le 36ème
RI fait partie de ces unités qui sauvent l'honneur dans la
débâcle. Parmi quelques uns de ses plus illustres soldats,
citons le Général Koenig, engagé volontaire
en 1914 au 36ème RI.
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