L'histoire du château
2 - Le XVe siècle
Entre leurs mains,
le château va connaître à nouveau une période
troublée.
Leur
fils, Jean, seigneur de Vellexon, de Vaire et d'Oricourt, en guerre
contre son frère aîné, Henri, sire de Blâmont,
fait donation de ses biens à son cousin Guillaume de Vienne.
Dans son testament rédigé en 1408, il révoque
cette donation en faveur d'Henri avec qui il s'était réconcilié.
En août 1409, Henri donne alors Oricourt à son fils
aîné, Thiébaut Il. Malgré un arrêt
du Parlement de Dole maintenant Guillaume de Vienne dans ses droits,
Thiébaut II de Blâmont prend aussitôt possession
des seigneuries qu'il revendique au nom de son père.
Il installe des soldats dans ses châteaux. Ses troupes dévastent
le pays autour de Vellexon.
Le due de Bourgogne, prenant fait et cause pour Guillaume de Vienne,
convoque ses vassaux et fait mettre le siège devant Vellexon.
Au bout de plusieurs mois et à l'aide de canons, la place
est enfin prise. Sur ordre du due, elle est ensuite complètement
détruite.
La détermination du duc et sa puissante artillerie effrayent
la garnison du château d'Oricourt qui préfère
se rendre comme l'a fait celle de Vaire. Le château est donc
épargné, ses hautes tours menaçantes aux étroites
meurtrières n'étant plus en mesure de résister
à une armée moderne. Le perfectionnement de l'artillerie
va bientôt rendre inutiles de telles fortifications.
Finalement, Guillaume de Vienne et Thiébaut parviennent à
un accord. Le duc lève la confiscation des seigneuries appartenant
à Thiébaut et, en 1423, son frère Jean se reconnaît
vassal du due pour le chastel et forteresse d'Oricourt.
Douze ans plus tard, et on ne sait dans quelles circonstances, Oricourt
a changé de maître. Le chancelier du due de Bourgogne,
Nicolas Rolin, s'est approprié le château et la seigneurie,
attiré, semble-t-il, par la terre domaniale de Montjustin.
Il accroît ainsi le nombre de ses biens au Comté de
Bourgogne, où il possède déjà Authume,
Presilly, Ougney et Roche sur l'Ognon. Issu de la bourgeoisie d'Autun,
cet homme accède rapidement aux plus hautes fonctions. Apre
au gain, il amasse une fortune immense, profitant de son crédit
auprès du due. Mécène, il laisse des oeuvres
d'art très connues. Avec sa seconde épouse, Guigone
de Salins, il fonde les célèbres hospices de Beaune.
Sa vie et sa carrière ne sont pas sans rappeler celles du
chancelier Granvelle. A la fois craint et haï des grands féodaux,
il s'emploie à bien installer ses enfants, recherchant de
riches alliances. Sa fille Philipote, née d'un premier mariage
avec Marie de Landes, épouse en 1427, Guillaume d'Oiselay,
seigneur de La Villeneuve, dont la famille est issue, au 13e siècle,
des comtes de Bourgogne.
Le partage de ses biens en 1462 attribue Oricourt à son fils
Guillaume Rolin, seigneur de Beauchamp, de Ricey... C'est vraisemblablement
lui qui fait élever une belle résidence au goût
de l'époque, contre la courtine nord du château. Guillaume
semble attacher de l'importance à ce fief dont il prend de
nombreuses fois le titre.
Après la mort de Charles le Téméraire devant
Nancy, Guillaume, comme beaucoup de nobles bourguignons et comtois
se laisse séduire par le roi de France. En récompense,
il reçoit, en 1484, les revenus de Montjustin.
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