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              L'histoire du château 
            2 - Du XIIe au XVe siècles 
             A 
              partir du XIIe, siècle, l'importance de Tarascon devint primordiale. 
              Son emplacement stratégique en faisait le verrou de la basse 
              vallée du Rhône. En effet, le contrôle de la 
              navigation avait une importance capitale à une époque 
              où les routes étaient peu praticables et peu sûres. 
              De cette époque, date l'établissement, à proximité 
              immédiate du Château, de familles nobles ainsi que 
              de marchands et commerçants représentant différentes 
              corporations. La ville se ceint alors de remparts. Une première 
              réfection du château est entreprise à la fin 
              du XIIIe siècle. 
               
              Le Schisme de l'Église Catholique et l'installation de Jean 
              XXII, en 1316, à Avignon, vont grandement contribuer à 
              l'essor de la région et, notamment de Tarascon. 
               
              La forteresse, au demeurant en fort mauvais état après 
              les sièges successifs conduits par Du Guesclin (mort en 1380) 
              et Raymond de Turenne à la fin du XIVe siècle, sera 
              rasée en 1400 et un nouvel édifice sera construit 
              dès 1401 sous Louis II d'Anjou. Les travaux, très 
              avancés en 1403, permirent à Louis Il de recevoir 
              le Pape d'Avignon Benoît XIII, chacun espérant l'appui 
              de l'autre, l'un pour retrouver le trône de Saint-Pierre, 
              l'autre pour entreprendre une campagne d'Italie qui devenait inévitable. 
               
              En 1429 reprirent les travaux commandés par Louis III, successeur 
              de Louis 11, le maître d'uvre Jean Robert assumant la 
              direction du chantier. Vers 1440, le nouveau bâtiment, pratiquement 
              fini dans sa partie extérieure, présentait à 
              peu près la silhouette que nous lui connaissons aujourd'hui. 
               
              René Ier d'Anjou dit le Bon (Angers 1409 / Aix-en-Provence 
              1480), à la mort de son frère Louis III, hérite 
              des titres de comte de Provence et de due d'Anjou. Il fut également 
              duc de Bar, roi de Naples et des Deux Siciles et roi de Jérusalem. 
              Il va alors entreprendre l'achèvement du château et 
              l'embellissement de cette austère forteresse, avec l'aide 
              d'artistes et d'artisans qui l'ont suivi en Provence à son 
              départ de Naples, où il avait séjourné 
              près de 8 ans. La décoration intérieure, ainsi 
              que celle de la cour d'honneur, feront de ce bâtiment un des 
              premiers bastions de la Renaissance dans ce qui sera plus tard la 
              "France", à une époque où ce fabuleux 
              mouvement novateur était déjà très répandu 
              en Italie. 
               
              Comme il voyageait fréquemment du château d'Angers 
              au château de Tarascon et à celui d'Aix-en-Provence, 
              de nombreuses maisons lui servaient de haltes sur cet itinéraire. 
              L'architecture et la construction d'édifices, une de ses 
              autres passions, y trouvèrent ainsi leur compte. Organisateur 
              de fêtes somptueuses, il codifia les Jeux de la Tarasque et 
              fonda l'Ordre des Tarascaires. 
               
              Après la mort de sa première épouse, Isabelle 
              de Lorraine (1410-1453), il épousa Jeanne de Laval en 1454 
              pour qui il avait donné, en 1449, un tournoi dit du "Pas 
              d'arme de la Bergère". 
               
               Parmi 
              ses nombreuses demeures, il affectionna particulièrement 
              le château de Tarascon, pour lequel rien n'était trop 
              beau. De la somptueuse décoration intérieure, il ne 
              reste aujourd'hui, malheureusement, que quelques vestiges de sculptures 
              et des fragments de peintures sur les diverses parties des plafonds 
              à la française. La Pieta de Tarascon (vers 1457-1458), 
              qui fut l'orgueil de la chambre de la reine Jeanne de Laval, sera 
              déposée à la collégiale Sainte-Marthe 
              au XVIIIe siècle, puis vendue au début du XXe siècle 
              au moment de la séparation de l'Église et de l'État, 
              pour aboutir enfin au Musée de Cluny à Paris. Cette 
              oeuvre donne une idée de ce que pouvait être la somptuosité 
              du décor que le Roi René avait souhaité pour 
              son château bien-aimé. Il est certain que la tenture 
              de l'Apocalypse, aujourd'hui conservée à Angers, orna 
              les salles du château de Tarascon lors des séjours 
              du roi René. 
               
              René d'Anjou meurt, le 10 juillet 1480, à Aix-en-Provence. 
              N'ayant pas de descendant mâle, il fera de son neveu Charles 
              du Maine, son héritier, lui laissant l'Anjou et la Provence. 
              Charles, déjà gravement malade, s'éteindra 
              lui aussi sans héritier, le Il décembre 1481, à 
              Marseille et lèguera à son tour la Provence, l'Anjou 
              et le Maine au Roi de France Louis XI. Avec la mort de René 
              d'Anjou, la frontière naturelle du Rhône disparaissait. 
              Le Château de Tarascon faisait désormais partie du 
              Royaume de France. 
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