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              L'histoire du château 
            3 - Du XVIe au XVIIIe siècles 
             Après 
              la période d'éclat remarquable qu'il avait connue 
              sous le règne du Roi René, le château de Tarascon 
              allait entrer dans une zone d'ombre. 
               
              De toute évidence, le "verrou" de Tarascon avait 
              perdu son intérêt stratégique dès l'instant 
              où il avait été inclus dans le royaume de France, 
              royaume qui, grâce aux conquêtes et aux héritages 
              de Louis XI, avait approximativement sa configuration actuelle. 
               
              Par ailleurs, il faut souligner que, à peine fini, le système 
              de fortification du château était déjà 
              caduc. En effet, l'invention puis le perfectionnement de l'artillerie 
              avaient permis de venir à bout de ce genre de défense 
              dans un temps relativement bref. Il faudra attendre Vauban, inventeur 
              des glacis sur lesquels les boulets rebondissaient, pour retrouver 
              une architecture de défense militaire adaptée aux 
              armes nouvelles. 
               
              Petit à petit, le château, et donc la ville de Tarascon, 
              perdirent de leur lustre, ainsi qu'en témoigne la disparition 
              de l'atelier qui frappait monnaie dans le château grâce 
              au privilège accordé depuis 1272. 
               
              En 1565, au cours du voyage entrepris par Catherine de Médicis 
              à travers le pays pour présenter le jeune dauphin 
              Charles IX à ses sujets, la Reine et le futur Roi furent 
              accueillis par les Tarasconnais. Durant la période trouble 
              des guerres de religion, le château retrouva une certaine 
              importance stratégique, notamment lorsque Henri 111 nomma 
              gouverneur le général des Corses Alphonse d'Ornano, 
              pour faire front à l'agitation des Huguenots languedociens 
              qui cherchaient à occuper Beaucaire (1586). Alphonse d'Ornano, 
              fidèle à Henri III puis, par la suite, à Henri 
              de Bourbon, futur Henri IV, conserva le château de Tarascon 
              à la Couronne contre vents et marées. 
               
              Après le règne d'Henri IV, sous la régence 
              de Marie de Médicis, le Cardinal de Richelieu, revenant du 
              siège de Perpignan, s'arrêta à Tarascon du 12 
              juin au 17 août 1642 ; halte obligée, sa santé 
              s'étant gravement dégradée. Il élira 
              alors domicile à l'Hôtel du Rhuet situé à 
              proximité de la collégiale Sainte-Marthe et du château. 
               
              Si le Cardinal de Richelieu ne résida pas au château, 
              en revanche, Cinq-Mars et de Thou qui, après avoir tous deux 
              conspiré contre Richelieu avec la complicité de Gaston 
              d'Orléans, avaient été arrêtés 
              à Narbonne le 13 juin 1642, y furent incarcérés 
              sur le chemin du retour. Ils ne le quittèrent que pour aller 
              à Lyon où ils furent jugés, condamnés 
              à mort le 15 septembre 1642 et décapités le 
              même jour. 
               
               Dès 
              cet instant, la forteresse va, plus ou moins, servir de prison militaire. 
              La Fronde, qui va déferler sur le royaume de France, n'épargnera 
              pas Tarascon. En 1652, le duc de Mercoeur, neveu de Mazarin, reprend 
              Tarascon de haute lutte après un siège de quatorze 
              jours. Dépourvu de rancune, le jeune Louis XIV, accompagné 
              de sa mère Anne d'Autriche et du Cardinal Mazarin, fait un 
              bref séjour à Tarascon en janvier 1660. 
               
              Dans la seconde partie du XVIIe siècle et pendant une grande 
              partie du XVIIIe siècle, le château servit uniquement 
              de prison militaire. Les prisonniers s'y succédèrent, 
              d'origine espagnole ou anglaise, selon les guerres. Les graffiti 
              laissés par les captifs sur les murs du château relaient 
              d'une façon très vivante leur présence dans 
              le bâtiment. 
               
              Quelques restaurations indispensables à la sauvegarde du 
              bâtiment furent exécutées vers 1720, 1736 et 
              1758. 
               
              Si la plupart des représentations héraldiques, ainsi 
              que les motifs décoratifs et les statues ornant le portail 
              de la chapelle basse de la cour d'honneur, furent détruits 
              au cours de la Révolution, le château était 
              déjà tellement détérioré intérieurement, 
              que les exactions de 1793 ne firent qu'achever une vandalisation 
              déjà avancée. 
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