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              L'histoire du château 
            4 - Du XIXe à nos jours 
             Au 
              début du XIXe siècle on retrouva les bustes de René 
              d'Anjou et de Jeanne de Laval au fond de la citerne du château. 
              Bien que très endommagés, ils retrouvèrent 
              ensuite dans l'alcôve de la cour d'honneur la place pour laquelle 
              ils avaient été conçus. 
               
              A Tarascon, la Terreur blanche fit de nombreuses victimes. Après 
              avoir été poignardées, vingt-trois personnes, 
              dont une femme et une adolescente, furent précipitées 
              dans le Rhône depuis la plate-forme supérieure du château. 
               
              La proposition faite à Louis XVI, en 1787, de démolir 
              le château pour construire des abattoirs fut agréée 
              par le Roi, mais la Révolution ne permit pas d'entreprendre 
              les travaux. Cette proposition sera à nouveau formulée 
              en 1796, puis écartée, pour conserver au château 
              sa vocation carcérale. 
               
              C'est sous Louis XVIII que Tarascon perdit son administration sous-préfectorale 
              au profit de la ville d'Arles. 
               
              Le château devint officiellement prison lorsque le département 
              des Bouches du Rhône l'acheta à la ville de Tarascon 
              pour une somme de 800 francs et il passa sous le contrôle 
              du Ministère de la Justice. Mais c'est entre 1817 et 1822 
              qu'un nouveau projet d'abattoir verra le jour. Une tour et une partie 
              de l'enceinte de l'aile Nord serviront alors de carrière 
              pour construire ces abattoirs, le vandalisme poursuivait son outrage 
              aveugle. Il faudra attendre plus d'un siècle pour voir leur 
              démolition. Pour comble, pendant cette période d'administration 
              pénitentiaire, le château fut cloisonné d'une 
              façon tout à fait anarchique. 
               
              Au cours du voyage qu'il effectua en 1835 dans le Sud de la France, 
              Prosper Mérimée, en regard de sa mission, entreprit 
              un premier recensement des monuments historiques. Il visita, sans 
              doute sommairement, le château de Tarascon. En effet, il mentionna 
              seulement "une chapelle très élégante 
              et quelques jolis détails d'ornementation gothique". 
              C'est néanmoins grâce a ses soins qu'en 1840 le château 
              fut inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques. 
               
               Malheureusement 
              le bâtiment se dégradait de plus en plus et il fallut 
              attendre les dernières années du siècle pour 
              que l'architecte Revoil restaurât les créneaux et les 
              merlons de la terrasse, des tours et des courtines entre 1894 et 
              1897. 
               
              Lorsque le tribunal de Tarascon ferma en 1926, on envisagea une 
              nouvelle fois de raser le château. Un groupe d'intellectuels, 
              archéologues, professeurs, artistes et divers membres d'associations 
              et de sociétés savantes, fondèrent alors la 
              Société des Amis du Vieux Tarascon. Ils se battirent 
              avec succès et en 1932 le Ministère de la Justice 
              céda le château à la Caisse Nationale des Monuments 
              Historiques et des Sites. 
               
              Jules Formigé, qui avait fait partie des farouches défenseurs 
              du château, fut chargé de diriger les premiers travaux 
              de restauration. On démolit en priorité l'abattoir 
              qui défigurait l'ensemble architectural, puis on cura les 
              fossés en partie comblés. On fit tomber les cloisons 
              parasites et les salles retrouvèrent leur volume initial. 
              Enfin, on déboucha les fenêtres extérieures 
              qui avaient été occultées pour prévenir 
              les évasions. 
               
              Une fois restauré, le château fut ouvert au public 
              qui put enfin le visiter. 
               
              Au cours de la seconde guerre mondiale, le bâtiment échappa 
              miraculeusement aux chapelets de bombes qui détruisirent 
              toute une partie du patrimoine architectural de la ville entre le 
              château et la gare. 
            Texte extrait du 
              livre "Château de Tarascon" d'Yves Coutarel 
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