Les Confréries
et Saint Blaise
Texte de Armand Tchouhadjian
Le
centenaire de la loi de 1901 traitant de la liberté d'association
nous offre une entrée en matière toute trouvée
pour vous parler des " Confréries " dont celles
vouées à saint Blaise.
Si aujourd'hui ce terme nous est familier à travers les confréries
entre autres gastronomiques, il faut savoir que celles-ci correspondaient
à bien d'autres objectifs depuis l'Antiquité.
En effet dès
le temps des Pharaons, et peut-être avant, des associations
existaient, liées surtout aux hommes qui exerçaient
un même métier. De même chez les grecs, ce qui
correspondait bien à leur mode de gouvernement. Les Romains
déjà cherchent à codifier ces groupements d'ouvriers
quelquefois incontrôlés. Et nous les retrouvons quelques
siècles plus tard, au VIIIeme siècle, sous Charlemagne,
qui se signalent par les arrêtés d'interdiction concernant
les ghildes et figurant dans les capitulaires carolingiens. En fait
nous situons la date de leur création à partir de
cette époque.
Au Moyen Âge,
tous les prétextes sont bons pour se rassembler au sein d'une
confrérie, ou confrairies, en particulier en France, et ce
n'est que de celles-ci dont nous parlerons. Il ne faut pas les confondre
avec les ordres militaires ou religieux. Il y avait deux types de
confréries : les corporatives, attachées à
un métier, et celles de dévotion ; des Pénitents
par exemple. Il pourra même y avoir des confréries
de religieux. Toutes se plaçaient par dévotion collective
sous la protection d'un saint dont ils possédaient quelquefois
une relique. Ils avaient en charge dans la ville ou au village,
la fête votive du saint, l'entretien de la chapelle quand
il y en avait une, et devoir de charité. Il y avait surtout
une notion d'appartenance, de participation par la mise en commun
des moyens, et de solidarité dans ces "fraternités".
Les confrères, dont le nombre pouvait aller jusqu'à
quelques centaines, acquittaient une cotisation. Certaines frappaient
des jetons de présence, les méreaux, au verso desquelles
figuraient les symboles ou les outils des maçons par exemple.
Saint Louis avec Saint Blaise
La Papauté
et les différents rois essaieront d'encadrer ou même
de supprimer, contrôler ces associations dont le contrôle
leur échappait. Ainsi par les différents conciles
ils imposent une autorisation ou quelquefois leur suppression sous
prétextes de dérives, de beuveries pendant les fêtes.
Les papes accorderont quand même des Indulgences par leur
intermédiaire. Mais elles seront surveillées de prés,
car certaines serviront aussi de prétexte à de grandes
ripailles ! Leur fonctionnement, et dans certains cas même
les menus des repas étaient fixés dans les statuts.
Les rois ne seront pas plus favorables à ces activités.
Tels Philippe le Bel (en 1305), Charles VI ( en 1383) qui demandent
leur suppression, ainsi que des décrets sous Louis XIV. Mais
nous en comptons suffisamment, quelquefois plusieurs par ville,
pour dire que toutes ces actions n'avaient que des effets momentanés.
Il faudra paradoxalement, prenant prétexte de supprimer les
corporatismes, la Révolution et les fameuses lois Le Chapelier
de 1791 et 1794 sur les métiers et les corporations, pour
leur asséner le coup de grâce.
Pour
le saint qui nous intéresse, c'est-à-dire, saint Blaise,
le nombre devait être particulièrement important, car
nous en avons déjà répertorié près
d'une centaine en France. Saint très proche des préoccupations
populaires et sensible à ses invocations, son nombre devait
être beaucoup plus important. Ce sont bien entendu surtout
des confréries de métier, on le voit aussi par les
attributs avec lesquels il est représenté. Quels sont
ses principaux patronages ? L'agriculture, l'élevage sont
liés à sa bonté envers les animaux, le miracle
du loup par lequel, il sauve un porcelet de la gueule d'un loup.
Il est ainsi patron des vétérinaires. Pour les cardeurs
de laine, drapiers, filateurs, teinturiers, en fait tous les métiers
liés aux textiles. Ceci était dut au fait qu'il a
été martyrisé avec un peigne de cardeur.
Tailleurs de pierre, maçons, le peigne à carder étant
assimilé à la ripe ou à la rape des tailleurs
de pierre. Et tous les métiers ayant un rapport avec le miracle
de la gorge, par lequel il sauve un enfant qui s'étouffait
avec une arrête, layngologistes, chanteurs, crieurs publics,
instruments de musique à vent, les marins à voile.
Leur densité dépend de l'activité des régions.
Les premiers se rencontreront dans les régions à élevage
comme l'Alsace, la Bourgogne, le centre ou le centre est. Pour les
textiles, ce seront les régions du Nord, de la Bourgogne,
la Normandie, la Picardie ou Rhône Alpes.
Les tailleurs de pierre en région parisienne. Le miracle
de la gorge étant universel, son patronage est universel
! Donc bonne chasse à
ceux qui se mettront à sa recherche.
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Armand
Tchouhadjian
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