French version  English version
 
 



Articles
- La croisade Cathare
- Reine Théophano
- Saint Blaise


Les sélections des
mois précédents
- Les châteaux du mois
- Les Livres du mois
- Dernières nouveautés






Une jeune impératrice : Théophano
Texte de Armand Tchouhadjian

Archives de Basse-Saxe à WolfenbüttelChaque période voit passer, comme des étoiles filantes, des personnages aux vies hors du commun. Nous sommes en plein milieu du Xeme siècle, au cœur du Moyen-Âge. Otton Ier, empereur du Saint Empire Germanique, organise son territoire. Celui-ci s'étend au Centre de l'Europe, bientôt du Nord au Sud, c'est-à-dire avec une grande partie de l'est du Royaume de France et de l'Italie. C'est justement cette région qui lui pose souci. Il voudrait bien en voir partir les Byzantins (et les Sarrazins), ou au moins avoir leur neutralité, pour lui permettre de s'étendre vers l'est. Quoi de plus efficace qu'un bon mariage avec un membre de la famille byzantine ? A l'origine, Otton Ier voulait marier son fils avec Anna fille de l'empereur Romain II. La proposition est fraîchement accueillie. Peu après une autre ambassade est menée par Liuprandt, évêque de Crémone, avec le même résultat du à une maladresse du pape. Puis les événements changent, d'abord la guerre qui reprend en Italie du Sud, suivi du coup d'état de Tzimicès à Constantinople.

A la troisième ambassade on conclut avec le projet de mariage de Théophano. Fille de Romain II et petite fille de Constantin VII. De la dynastie macédonienne, dite arménienne. Théophano naquit en en 956 ou 958. Elle était "porphyrogénète", c'est-à-dire que sa naissance eut lieu avant le régne de ses parents. Elle est donc mariée le jour de Pâques 14 avril 972 à Saint Pierre de Rome, par le Pape Jean XIII, à Otton II, qui lui-même a 16 ans, et est co-empereur depuis 967. Le traité de mariage, en couleur et dessin de l'époque, est d'une rare beauté. Malgré la longueur du voyage qui dura deux mois et lui permit de se familiariser avec la cour saxonne, le choc des cultures fut grand pour la jeune princesse.

Musée du Moyen Âge, (Cluny) à ParisIl semblerait toutefois que le mariage devint assez vite un mariage d'amour. Otton Ier obtenait ainsi une reconnaissance par Byzance de l'Empire de l'Ouest et de ses territoires, surtout en Italie. Succès dont il ne put profiter longtemps car il mourut soudainement, le 7 mai 973, laissant un jeune empereur de 17 ans et sa jeune femme du même âge à la tête d'un grand empire, convoité de toute part.
Théophano eut une grande influence sur les arts, la culture, l'architecture, le cérémonial germanique et la politique de son mari. Elle développale culte des saints orientaux, saint Nicolas en particulier et sans doute saint Blaise, saint d'Arménie.
Ces changements se concrétisent dans un diptyque où l'on voit l'empereur et l'impératrice sur un même pied d'égalité, ce qui est nouveau en Occident. Tout ceci engendra une grande inimité contre elle, en tant que femme et byzantine. Leur vie se déroula en déplacement multiple dans les différents châteaux ou monastères de l'Empire. Ils eurent quatre enfants, dont le futur Otton III.

Elle ne put empêcher son mari, avec son tempérament belliqueux, d'aller combattre les Sarrasins en Italie du Sud. C'est à cette occasion qu'il mourut d'une mauvaise fièvre, dans ses bras, en décembre 983. Il fut enterré dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
Voilà donc Théophano, face à cet immense empire, à 27 ans avec un fils de 3 ans et un oncle qui fera tout pour lui ravir le pouvoir. Et qui y réussira un temps en lui enlevant son fils. Elle retournera la situation en sa faveur avec certains nobles et devint finalement régente.
Ces capacités de négociatrice firent de cette époque une période de paix. Mais encore une fois la mort est au rendez-vous et en 991 elle disparaît à son tour. Sa belle-mère sainte Adélaïde, avec laquelle les rapports n'avaient jamais été bons, assurera la régence, jusqu'au sacre de son fils Otton III, en 966.

Celui-ci ayant profité d'une culture byzantino-germanique aurait pu faire un bon empereur. Il prononça cette phrase célèbre au début de son règne, s'adressant à Gerbert d'Aurillac, le futur pape Sylvestre II : "Nous voulons que sans faire violence à notre liberté, vous chassiez de nous la rudesse saxonne, mais surtout que vous réveilliez la finesse hellénique qui est en nous car s'il est un homme capable de l'éveiller, il trouvera en nous une étincelle du génie qui brille en Grèce ". Mais il disparu à son tour à 21 ans.
Ainsi se termine la saga de cette jeune et jolie princesse. On lui attribue généralement un rôle charnière important à l'aube de l'an Mil. Ce sera à tort la seule "Ottonienne" à ne pas être canonisée.

Le château du mois

Château-Gaillard
Normandie - France
Recherchez sur le site
Google
Web Casteland
Inscrivez-vous à la
lettre d'information
S'abonner
Se désabonner



Mise à jour le 01.09.2016 - Copyright © 2000-2016 Casteland.com
Pour toute question concernant ce site web, envoyez un message au webmaster
Retour au début de page  Hit-Parade