L'histoire du château
4 - La tour du Cardinal et la
tour de guet
Dans
létat où nous le voyons aujourdhui, le
château est également défendu sur sa face nord
par la tour dite du Cardinal. Moins haute que le donjon, cette troisième
tour a aussi un aspect totalement différent : son fut, rigoureusement
droit , se termine par un chemin de ronde en pierre sur des mâchicoulis
à trois ressauts. Elle est flanquée à louest
dune tourelle descalier polygonale qui était
jusquà une date récente recouverte dune
toiture en pierre lintérieur noffre rien
de particulier. La disposition intérieure nappelle
aucune remarque particulière : lescalier à vis
débouche sur de petites salles circulaires sans grand confort.
Une quatrième tour, située sur la face ouest du château
et communément appelée tour du guet, dominait autrefois
la basse cour transformée aujourdhui en jardin. Cette
dernière tour qui présente dans son plan une forme
très accentuée de fer à cheval, est peu différente
de la tour du Cardinal et possède également ce chemin
de ronde à créneaux sur mâchicoulis à
triple ressauts. A lintérieur, une petite salle basse,
restaurée récemment et pourvue dune belle cheminée,
illustre bien la rudesse de ces constructions qui nexcluent
pas cependant une certaine coquetterie.
De par leurs proportions, les tours sont dans une telle forteresse
les éléments qui retiennent dabord notre attention,
mais il existe par ailleurs dautres vestiges de la construction
médiévale qui nous aideront à imaginer ce que
fut le château des barons de Châteaugiron. Partant vers
louest de la tour du Cardinal, une muraille couronnée
aujourdhui dune terrasse, marque lemplacement
de la courtine qui reliait autrefois les divers éléments
de défenses. Au nord de la tour de guet, un mur en gros moellons
intercalés de plaques de schiste, complète la ceinture
de muraille qui isole le logis du Seigneur.
Ces
deux tours, tour du Cardinal et tour de guet, ainsi que ces restes
de courtine dénotent larchitecture militaire du XVe
siècle, les mâchicoulis à triple ressauts sont
à cet égard un trait dominant mais le chemin de ronde
en pierre muni de créneaux peut également nous aider
dans notre reconstitution. Historiquement, cette deuxième
campagne de construction correspond comme la première à
un renouveau de larchitecture militaire bretonne. Les ducs
Jean V (1399-1442) et François II (1458-1488) obligent les
seigneurs à entretenir les lieux fortifiés, espérant
ainsi résister plus longtemps aux volontés du roi
de France. Parallèlement en France, on oublie les châteaux
fortifiés : les progrès de lartillerie changent
en effet totalement le visage de la guerre, lépoque
semble révolue où le château-fort servait à
fixer une armée et au XVe siècle, une guerre de mouvement
se substitue à ces combats sans fin dont lissue est
aléatoire. Cette politique de Jean V et de François
II sera dailleurs inutile puisque toutes les fortifications
remises en état nempêcheront pas lannexion
de la Bretagne : on se défend contre un agresseur venu du
dehors, alors quau sein même du duché une partie
de la classe noble lutte pour que " Dieu veuille unir Bretagne
et France ".
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