L'histoire du château
2a - Le XIIIe siècle
La place de Fougères
est désormais pièce maîtresse dans les défenses avancées du duché
breton. Or, ses barons sont vassaux des ducs de Bretagne, lesquels
sont les vassaux du roi de France. Si d'aventure l'ambition conduit
quelquefois les ducs au désaccord avec leur suzerain, voire à la
rébellion, les seigneurs de Fougères, dans la position clé qui est
la leur, restent, par delà leur allégeance bretonne, fidèles au
roi.
Ainsi Raoul III fait hommage de Fougères à Saint-Louis, alors que
Pierre de Dreux, dit Mauclerc, époux de l'héritière de Bretagne,
est en révolte ouverte contre le roi. C'est par surprise que Mauclerc
s'empare de Fougères en 1231.
L'armée du roi de France reprend la cité, et Saint-Louis en personne
arrive bientôt sous les murs de Fougères, déterminé à en finir avec
le duc félon, retranché à Saint Aubin du Cormier.
Raoul III, armé chevalier par Saint-Louis, devient son familier
et son compagnon d'armes lors de la septième croisade, en Égypte.
A son retour, il marie sa fille unique, Jeanne de Fougères, à Hugues
de Lusignan, issu d'une vieille famille poitevine qui fait remonter
son origine à l'ensorcelante fée Mélusine.
Après la mort de son père en 1256, Jeanne sera une châtelaine très
aimée du bon peuple, car elle embellit sa ville et la fortifie.
Le château trouve un profil nouveau et une vraie majesté avec la
construction des grandes tours, Mélusine et Gobelin, et la cité,
dotée de portes fortifiées, s'enferme dans un corset de remparts.
Cette position de force et de sécurité permet un rapide développement
du commerce et de l'artisanat. Fougères connaît la paix et la prospérité.
2b - Le XIVe
siècle
Le mariage d'amour
des Lusignan et des Fougerais ne dure malheureusement pas longtemps.
Dès 1307, la baronnie de Fougères est confisquée par Philippe le
Bel, prince aux méthodes expéditives, et elle appartiendra désormais
à des maîtres lointains, rois de France d'abord, Charles IV le Bel,
Philippe VI de Valois, Jean II le Bon, puis aux prince d'Alençon
qui la reçoivent en apanage.
Ces derniers, sollicités qu'ils sont par la meurtrière Guerre de
Cent Ans (Charles d'Alençon est tué à Crecy) n'occuperont guère
le château, malgré l'aménagement du logis intérieur. A tel titre
que le nouveau duc de Bretagne Jean de Montfort, soutenu par les
anglais, conscient de l'importance de la place forte, va y mettre
bon ordre et y installer sa propre garnison, comme il l'a fait à
Saint-Aubin et ailleurs.
Du Guesclin, le fidèle connétable de Charles V, vient délivrer les
villes de haute Bretagne pour le compte du roi de France et rend
fougères à son seigneur Pierre d'Alençon en 1373.
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