L'histoire du château
3a - Sorcellerie
Henri
V, le beau-fils de la Reine Jeanne, qui, au départ, la traitait
cordialement, finit par soupçonner la Reine impopulaire et
ses courtisans étrangers de comploter contre lui, et très
rapidement, leurs relations se détériorèrent,
Tout à coup, elle fut accusée de manigancer la mort
du Roi par sorcellerie en utilisant les moyens les plus forts et
les plus horribles". Étant donné que le confesseur
qui l'avait dénoncée fut étranglé, nous
ne connaîtrons jamais ces plans épouvantables et plutôt
que d'être condamnée à mort, elle fut emprisonnée
au Château de Leeds. Peu avant la mort du roi, celui-ci fit
relâcher la Reine Jeanne et lui rendit toutes ses propriétés.
Elle vécut ensuite dans la paix et la prospérité
pendant de longues années. Ses comptes, lors de son séjour
à Leeds en 1422, sont conservés dans les archives
du château. Une génération plus tard, au cours
du règne d'Henri VI, la sorcellerie prit encore une place
importante à Leeds. Eléonore Cobham, Duchesse de Gloucester
et tante du Roi, fut égaiement accusée du même
crime et emprisonnée au Château avant de finir par
être condamnée comme sorcière.
3b - Une dynastie
remarquable
La Reine Catherine
et Owen Tudor s'était mariés secrètement et
leur fils, Edmund, Comte de Richmond, devint plus tard le père
d'Henri VII. C'est ainsi qu'ils procurèrent à l'Angleterre
la dynastie remarquable dont le membre le plus célèbre
fut sans doute Henri VIII. Même s'il ne se servait de Leeds
que comme poste de ravitaillement en route vers la France, c'est
Henri VIII qui fit restaurer la Gloriette et embellir les appartements
royaux pour sa première Reine, Catherine d'Aragon. Y investissant
de grandes sommes d'argent, il fit de Leeds un château magnifique,
digne de rivaliser avec n'importe quel château de France.
En 1552, après avoir perdu toutes ses possessions en France,
la couronne n'avait plus besoin de Leeds. Les Protecteurs d'Edouard
VI le cédèrent donc à Sir Anthony St Léger
en reconnaissance de la politique conciliatoire qu'il poursuivit
en Irlande pour Henri VIII alors qu'il était Lord Député
d'Irlande.
3c - L'eldorado
Sir Warham, petit?fils
de Sir Anthony, ne sut être aussi sage que son ancêtre.
En tant que commanditaire financier de l'expédition malheureuse
de Sir Walter Raleigh dont le but était de découvrir
l'or légendaire de l'Eldorado, il fut ruiné quand
le projet se termina en catastrophe et il fut forcé de vendre
le château en 1618 à Sir Richard Smythe, l'oncle de
son épouse, La famille Smythe détenait des fonctions
lucratives de la Couronne ; Thomas, le père de Sir Richard,
contrôlait les douanes de Londres et Sir Richard était
receveur du duché de Cornouailles.
Même si les Smythe ne furent pas longtemps propriétaires
de Leeds, lis développèrent l'architecture du château
en faisant reconstruire les bâtiments principaux à
l'extrémité nord de l'île principale. Les fondations
de la belle résidence jacobéenne furent redécouvertes
lors de travaux de réparation dans la demeure actuelle en
1993. Passant par la lignée féminine, le château
fut ensuite vendu en 1632 à un lien St Léger, Sir
Thomas Culpeper,
3d - Un homme
brisé
Quelques années
plus tard, au cours de la Guerre Civile, le Parlement fit du château
l'un des arsenaux du comté de Kent. Ce rôle ainsi que
les inclinations politiques de Sir Cheney permirent au château
de ne pas tomber en ruines, contrairement au château de Code
dans le Dorset et celui plus proche de Rochester dans le Kent. Toutefois,
Sir Cheney fit faillite au moment de la Restauration anglaise en
1660 et quand il décéda intestat trois années
plus tard, c'était un homme brisé.
3e - 2,5 millions
d'hectares
C'est alors que l'Amérique
entre dans l'histoire du Château de Leeds, un lien toujours
présent aujourd'hui. Cousin germain de Sir Cheney, Thomas,
2ieme Lord Culpeper, utilisa la dot de sa riche épouse, Margaret
van Hesse pour acheter le Château de Leeds auprès des
créanciers du domaine de Sir Cheney en 1663. Son père,
John, 1er Lord Culpeper, serviteur astucieux et fidèle du
Roi Charles I, contribua à sortir le jeune Prince de Galles
d'Angleterre et à l'envoyer en exil en France ; sa fidélité
fut récompensée par le don de plus de 2,5 millions
d'hectares de terre en Virginie. Le loyer annuel de ces terres situées
entre le Potomac et le Rappahanock était de 6 livres sterling
13 shillings et 4 pence.
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