L'histoire du château et des seigneurs
4 - Le château médiéval est transformé
Louis XIV entreprit
de nombreuses guerres ce qui l'obligea à moderniser son armée et
à défendre les points stratégiques ou névralgiques. Bon nombre de
places fortes furent confiées à Vauban.
Le château est en ruine, certes, mais il occupe une place stratégique
de premier choix. Pour financer la guerre, Colbert a cette idée
heureuse d'officialiser la guerre de course (poursuite des navires
ennemis afin de s'emparer des contenus, ce sont les corsaire qui
se chargent de cette besogne). Saint-Malo ne peut recevoir des navires
trop à grand tirant d'eau et pour accéder à quai, il leur faut attendre
la marée haute. La baie de la Fresnaye peut accueillir les navires,
encore faut-il que les ennemis ne puissent les pourchasser.
Le château est aménagé pour les besoins de la cause. Entre 1689
et 1715, il fut transformé en fort de défense côtière. Il prend
son visage actuel. Les vieilles murailles très endommagées pendant
la ligue vont être consolidées et changer de destination. Plus de
chemin de ronde, les petites maisons qui se trouvaient à l'intérieur
de la place et qui étaient fort ruinées vont être comblées. Ce remblai
est destiné à transformer les hautes murailles en batteries pour
canons, batteries dont le parapet mesure environ 1,50 m. Il
a donc fallu amener de nombreuses charretées puisqu'on a relevé
de deux étages le niveau à certains endroits, surtout sur la courtine
est.
Le logis du gouverneur fut à son tour remanié, amputé au pignon
nord de 4,80 m par rapport à la construction d'origine. En vis à
vis, sans doute sur l'ancien chemin de ronde, accolé à la muraille,
l'on édifia un petit corps de garde, construction sommaire très
ruinée au début du XXe siècle.
Le premier pont-levis ne vit pas son châtelet reconstruit, sur le
côté fut aménagé un petit bâtiment
destiné à recevoir cinq chevaux d'après le plan définitif de Garengeau
en 1716. Cette écurie sert aujourd'hui de garage...
La première avancée fut bien modifiée. Les murailles sont devenues
batteries de canons. Quant au deuxième pont-levis, il fut transformé
également car la partie du XIVe siècle n'est pas dans l'axe du pont...
Le donjon ne fut pas remanié hormis la construction d'un escalier
pour y accéder. La poudre était entreposée au rez de chaussée à
cette époque ce qui n'apparaît pas très pratique...
Les seules constructions neuves entre 1689 et 1715 sont :
- la batterie basse, en fer à
cheval, dont les canons pointaient vers le large
- les petites guérites de pierres,
une carrée, une ronde, très caractéristiques de l'architecture
de l'époque de Vauban
- le gros mur, écran pare-boulets
- la chapelle, plus tardive, reconstruite
en 1719, toujours dédiée à Saint Michel
Utilisant une structure
existante, on peut supposer que l'Etat a réalisé des économies,
mais cette transformation a sauvé aussi le château d'une ruine certaine
en lui offrant une seconde vie militaire. C'est Garengeau qui en
sera chargé, ce même ingénieur architecte militaire qui transforme
Saint-Malo. Il est aussi à l'origine de quelques malouinières, ces
belles et riches demeures dont s'enorgueillissaient les armateurs
et les corsaires malouins.
Le seul regret que l'on puisse émettre est l'absence de plan de
l'élévation antérieure, cela nous aurait rendu de précieux renseignements
sur le château féodal. Le plan édifié après la restauration correspond
au plan actuel.
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