L'histoire du château et des seigneurs
6 - Le château au XIXe siècle
En
1821, dans un Mémoire du Génie militaire pour l'arrondissement de
Saint-Brieuc, il est répertorié sur la côte nord de la Bretagne
toutes les batteries et toutes les anses pouvant servir de débarquement.
Le rapport précise que le territoire en question n'a à redouter
d'invasion qu'en temps de guerre avec les anglais. L'attaque de
ces derniers devrait être précédée d'un débarquement. Dans ce même
rapport, on peut lire un peu plus loin qu'une descente sérieuse
de l'ennemi n'est ni bien possible, ni probable. Il y eut en garnison
au cours de ce siècle un détachement du génie, tout laisse à penser
qu'il ne devait pas être surmené...
Un rapport de 1852 se préoccupe beaucoup des zones de servitude
du fort, un plan de délimitation est dressé. En 1856, se pose encore
le même problème qui ne doit pas être résolu, en outre ce rapport
dénonce les lenteurs administratives. Pas un seul instant, il n'est
fait allusion à l'état des bâtiments et des fortifications.
En 1886, la compagnie se réduisit à un seul gardien. Le fort depuis
un temps certain ne correspondait plus aux normes de la guerre ce
qui explique sa désaffection. En 1890, il fut déclassé et l'administration
des domaines fut chargée de le vendre "en toute tranquillité
et sans aucune servitude". Cette vente suscita dans la région
quelque émotion puisque nous possédons une réponse du 17 août 1892
provenant du "Secrétariat des commandements" de S.A.S
le Prince de Monaco, adressée à Monsieur le Vicomte de Pontbriand
résidant à Matignon (22). Ce dernier avait fait part le 28 juillet
au prince de la vente du fief de ses ancêtres et avait exprimé le
désir de voir la Roche-Goyon acquise par le Prince. La réponse étant
fort courte, je me permets de la citer in extenso :
" En réponse
à votre lettre du 28 juillet dernier adressée au Prince de Monaco,
j'ai l'honneur de vous faire connaître que Son Altesse Sérénissime
regrette vivement de ne pouvoir acheter l'ancien château de la
Roche-Goyon et de le voir passer dans des mains indifférentes.
Néanmoins le prince me charge de transmettre ses remerciements
pour votre courtoise attention dans cette circonstance. Veuillez...".
Monsieur le duc de
Feltre en fit l'acquisition le 10 août 1892, le château était alors
en piètre état.
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