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Château de Trémazan


Description de la construction du château

5 - La défense lointaine 

La défense des approches du site reposait sur l'artillerie faisant feu par des canonnières percées dans les courtines. Apparues dans la première moitié du XIVe siècle, les armes à feu se sont perfectionnées tout au long de la guerre de Cent Ans pour devenir un élément déterminant lors des sièges.

A Trémazan, des canonnières sont aménagées au XVe siècle, à une époque où l'utilisation de l'artillerie est plus répandue. Deux d'entre elles sont visibles sur la première enceinte, mais il est possible que d'autres aient été aménagées dans les parties ruinées, notamment dans la tour Nord. Elles assuraient le flanquement de la porte.

Les canonnières de la première enceinte sont, à l'évidence, des réaménagements pratiqués dans des constructions antérieures à l'apparition de l'artillerie. La tour Est est particulièrement intéressante de ce point de vue. Une canonnière placée au rez de chaussée assurait le flanquement de la porte principale grâce au tir rasant. Présentant un orifice de tir de 20 cm de diamètre surmonté d'une fenêtre de visée de 1,30 m de hauteur, il semble qu'il s'agisse d'un ancienne archère modifiée en canonnière. Son examen révèle en effet la présence d'un ancien linteau d'archère surmontant le linteau de la canonnière. L'utilisation d'un mortier de chaux, alors que le mortier de terre a été employé pour l'ensemble de l'enceinte, plaide en faveur d'une reprise postérieure.

Également située sur la façade de l'enceinte, mais au premier étage, la seconde canonnière, est placée au pied d'une fenêtre. Elle a été aménagée en lieu et place d'une fenêtre antérieure comme l'atteste l'ancien arc de décharge qui ne correspond pas à la nouvelle ouverture. La différence dans la nature des pierres utilisées par rapport au reste de l'enceinte, ainsi que l'utilisation d'un mortier de chaux, indiquent une reprise de la maçonnerie. Le sol de cette canonnière percée dans l'allège d'une fenêtre a disparu, ce qui ne permet pas de dire si elle était dotée d'un dispositif d'amortissement de recul. Elle devait recevoir une arme à feu montée sur un affût de bois, dispositif que l'on rencontre au château de Suscinio à la même époque. Il faut noter qu'elle permettait de faire feu sur la seconde enceinte. De plus, elle se trouvait dans le logis après la construction de celui-ci. Son rôle était donc hautement symbolique dans un ouvrage désormais destiné à la résidence.

Les tours de la première enceinte étaient suffisamment proches de la porte pour en assurer la protection. Elles suffisaient au flanquement des courtines du fait de la faible surface de l'enceinte. Ces tours sont aujourd'hui presque entièrement ruinées, la tour nord ayant été littéralement digérée par la végétation. Leur état de conservation ne permet pas de se prononcer sur la nature de leurs dispositions sommitales.

Les deux courtines de la seconde enceinte encore debout sont munies de canonnières placées à des hauteurs différentes pour couvrir les approches de l'assaillant. Ainsi, celles de la tour nord permettaient le tir rasant afin de battre le pied de la courtine près du pont-levis de la tour ouest. Des ouvertures irrégulières apparaissent sur les fenêtres de visée de plusieurs canonnières. Elles permettaient vraisemblablement le tir vers le pont-levis au moyen d'armes à feu portatives telles qu'on en rencontre à partir du XVe siècle.

Du fait du coût important de l'artillerie, il est probable que les canonnières du château n'étaient dotées en permanence d'armes à feu. De plus, la tour est de la première enceinte devait recevoir des armes de calibre relativement faible comme cela était le cas dans les canonnières internes des tours, et comme l'atteste le diamètre de l'orifice de  tir : 19 cm contre 20 à 25 pour celles de la seconde enceinte.

1 - Le donjon 2 - La première enceinte 3 - La seconde enceinte
4 - La défense passive 5 - La défense lointaine 6 - La défense rapprochée
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