| L'histoire des Remparts
 2 - Saint Louis
 
  Lorsque, 
              vers 1240, les conseillers du roi Louis IX attirèrent son attention 
              sur Aiguës-Mortes et sur les avantages que son port pouvait procurer, 
              tant pour l'expansion commerciale de la France, que pour son influence 
              politique vers le proche Orient, il n'était pas encore question 
              de la croisade. Elle ne fut décidée qu'en 1244. Cependant, et bien 
              que l'acte de cession officielle n'ait été signé qu'en 1248, dès 
              1241 des travaux avaient été entrepris. 
 Le plan d'une nouvelle ville avait été tracé, en même temps que 
              celui d'une forteresse appelée plus tard la " Tour de Constance 
              ". On s'occupait également de l'agrandissement et de l'aménagement 
              du port. Mais, à ce moment, si la population indigène habituée à 
              l'insalubrité de l'air, au manque (d'eau potable et aux autres incommodités 
              du pays, pouvait supporter les rigueurs de ce climat malsain, il 
              n'en était pas de même des étrangers pour qui, le nom même de la 
              ville était comme un épouvantail. Aussi, lorsque en 1244, les travaux 
              ordonnés par le Roi avançant trop lentement on voulut les activer, 
              il fallut requérir des maçons d'Alès pour les obliger à venir à 
              Aiguës-Mortes travailler de leur métier " sous peine de leurs personnes 
              et de leurs biens ".
 
 Et, pour encourager les étrangers à venir en foule peupler la cité 
              nouvelle, en 1246, le roi accorda une Charte dont les dispositions 
              en firent une cité privilégiée parmi toutes ses voisines. Par ces 
              Privilèges, les habitants étaient affranchis de tous impôts, de 
              toutes servitudes militaires, de toutes réquisitions, de tous les 
              droits sur les ventes, les successions, les dots et de toutes dîmes 
              seigneuriales auxquelles étaient soumis les habitants des autres 
              localités. Il encourageait le commerce local, en supprimant tout 
              péage par terre et par eau, en établissant un marché permanent 
              et une foire annuelle, en instituant des Agents Consulaires dans 
              tous les pays avec lesquels Aiguës-Mortes entretenait des relations 
              d'affaires. Il accordait aux habitante le droit d'élire leurs Consuls 
              et fixait les règles pour la répression de certains délinquants. 
              Toutes ces marques de la faveur royale firent prendre à Aiguës-Mortes 
              un rapide développement. Ouvriers et marchands affluèrent et, bientôt, 
              la population primitive fut noyée dans le flot des nouveaux arrivants. 
              Dans les premiers jours d'août 1248, une délégation se présenta 
              devant le Roi pour lui soumettre un Mémoire exposant les principales 
              revendications des habitants, auxquelles saint Louis ne crut pas 
              devoir entièrement souscrire.
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