Descritif du château
3 - Le chemin de ronde creusé
C'est
à partir de ces caves, occupées par les anciennes
cuisines Renaissance et les celliers, qu'un autre couloir, percé
lui aussi à travers la roche, descend vers le chemin de ronde
creusé. Ce dernier est composé de deux galeries distinctes.
L'une mène à l'ouest, vers une échauguette
seulement accessible par la voie troglodyte. Cette dernière
est une magnifique salle défensive seulement ajourée
de bouches à feu qui montrent une utilisation d'armes portatives.
L'autre va vers l'est et donne accès à plusieurs niches
de tir (avec bouches à feu monolithes) qui sont encore parfaitement
conservées et qui, comme l'échauguette, défendent
le fond des douves sèches. Ce couloir de forte déclivité
mène également au sas du pont-levis dont nous avons
précédemment parlé. L'ensemble de ce système
défensif doit être daté du Xve ou XVIe siècle
et doit être contemporain du surcreusement des douves. Les
galeries qui desservent les diverses parties du château sont
peut-être plus anciennes puisque l'une d'elles passe encore
actuellement sous la douve et montre des traces d'outils différentes.
3b - Le tour des
douves
On fera, à
partir du pont à bascule ou pont-levis, le tour du château.
On empruntera le sentier qui occupe le fond des douves vers l'est
et l'on admirera l'impressionnante masse des bâtiments. Si
le château semble assez bas depuis le parc, il montre une
hauteur supérieure à celui de Saumur si on le mesure
depuis le fond des douves ! Plusieurs entrées de carrières
et deux fragments de chemins de ronde périphériques
sont encore visibles sur le côté extérieur de
la douve. Face à l'entrée actuelle du château,
une petite cavité passe pour avoir servi de refuge à
des hôtes de marque et, en prenant l'impressionnante avenue
creusée qui longe le château à l'ouest, le visiteur
verra une curieuse salle de tir. Cette dernière montre extérieurement
une profusion de bouches à feu ayant perdu leur fonction.
Les angles de tir semblent indiquer que, dans cette partie des douves,
plusieurs mètres de remblais ont rehaussé le niveau
du sol. Les tours du château plongent jusque dans le fond
des douves et montrent quelques ouvertures, donnant dans les salles
basses à usage de cachots. Deux niveaux de cachots (l'un
d'entre eux renferme les vestiges d'un moulin démontable,
très utile en cas de siège) se superposent sous la
tour Richelieu et conservent leurs doubles portes à guichets.
Ces cachots ont servi de prison municipale jusqu'au début
du siècle.
En suivant les douves, on verra l'entrée béante de
l'ancien pressoir. La salle immense, qui était à usage
des seigneurs pour le pressage des fameux vins blancs de Brézé,
conserve l'emplacement des trois pressoirs du XVIe siècle
ainsi que de très belles pièces ayant trait à
l'élaboration du vin. Ce pressoir troglodytique est le plus
important de ceux qui sont connus dans l'Ouest. On y verra également
un très intéressant pressoir à cliquet, munis
de ressorts pour augmenter la constance de pression du moût.
Une " enchaire " à claire-voie est également
conservée en magnifique état. À partir du pressoir,
qui est aujourd'hui aménagé en un petit musée
des outils anciens de pressage et de vinification trouvés
sur la propriété, le visiteur peut accéder
à une très longue galerie desservant divers réseaux
de souterrains montrant de très anciennes structures troglodytiques.
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