Descritif du château
5 - Les Cathédrales d'images
La
remise en état des celliers et des grandes caves, résultant
de l'exploitation de certaines d'entre elles en carrières,
est l'un des points forts de la visite du château souterrain.
En effet, sous l'impulsion d'un petit groupe de spécialistes,
une installation de " cathédrales d'images " a
été réalisée à l'intérieur
des trois plus grandes salles du réseau. Un ensemble de projecteurs
de dernière technologie, animés par une régie
informatique et accompagnés d'installations musicales, transforme
l'espace creusé en un écran géant en trois
dimensions. Ainsi, le visiteur peut se promener véritablement
au travers d'images géantes qui couvrent les parois, les
plafonds et les sols sur plus de 4300m2. Ce spectacle d'image totale
est le fruit du travail de recherche d'Albert Plécy, qui
fut, pendant des années, le chantre de l' "image totale
" et qui réalisa notamment l'autre complexe existant
dans les sous-sols des carrières de Baux-de-Provence. Prévu
pour pouvoir réaliser des présentations de spectacles
audiovisuels de niveau international, le site des cathédrales
d'images peut également être loué par des institutionnels
pour réaliser des événementiels et des manifestations
culturelles ou commerciales. On arrive dans ces salles par la passerelle
qui descend d'un étage, directement dans la première
des pièces de projection. L'impression de magie est saisissante
!
Pour les amateurs de mystères, la deuxième salle des
" cathédrales d'images " offre une curieuse structure
creusée qui demeure l'un des points les plus curieux des
souterrains de Brézé. On pourra y voir deux goulottes
à grains qui sont creusées dans la masse depuis le
niveau supérieur (plancher disparu) et munies de traces de
planchettes pour le blocage du grain. Ces goulottes donnent sur
des structures creusées dont on ne connaît pas la destination
originelle. Plusieurs hypothèses sont actuellement considérées,
telles que celle d'un moulin souterrain, d'une unité d'ensachage
pour le grain qui aurait pu être conservé en hauteur
ou encore d'une installation destinée à préparer
la mâche pour les chevaux.
Bien que la pénombre ne le laisse pas entièrement
deviner, quelques souterrains prennent leur départ dans ces
salles, tant au premier niveau (communication entre parties hautes),
qu'au niveau bas. Un souterrain donnant dans la plus grande des
salles semble indiquer, à coup sûr, qu'avant le deuxième
creusement des douves, il permettait de gagner le château
en passant en dessous de ces dernières.
5b - La magnanerie
troglodytique du château
En ressortant des
cathédrales d'images, on se retrouve au niveau du pont-levis
sud. Ce dernier est curieusement placé très en hauteur
et montre une pile très fine qui supporte une étroite
passerelle fixe continuée par un pont-levis piétonnier.
En revenant vers l'extérieur des douves, on penchera légèrement
la tête pour emprunter un magnifique escalier monolithe qui
mène à un autre trésor du château. Une
salle, garnie de trous en forme de boulins et d'orifices de suspension,
est éclairée par une très belle baie monolithe
taillée dans le tuffeau et fermée par un clayage de
bois. Cette protection devait être destinée à
empêcher
les oiseaux de pénétrer dans cette salle de dimensions
confortables qui servait autrefois de magnanerie au château.
On remarquera que les parois de la salle sont entièrement
tapissées de trous de boulins qui pourraient laisser croire
à l'installation de pigeons. En y regardant de plus près,
on s'apercevra qu'il ne peut s'agir que de trous réalisés
pour pouvoir effectuer l'élevage ou éducation des
vers à soie. D'autres magnaneries troglodytiques existent
dans la vallée du Cher, à Bourré et Montrichard.
L'Anjou n'était pas une très importante région
de production et la plupart des magnaneries étaient installées
dans les dépendances ou fermes de châteaux. Les amateurs
de patrimoine sériciculteur pourront utilement visiter le
joli musée qui est dédié à cette activité
dans la ville de Montreuil-Bellay.
5c - La glacière
seigneuriale
Cette pièce
communique avec d'autres salles, partiellement dégradées
par une ré-exploitation en carrière. On peut remarquer
que l'ensemble de ces salles semble avoir été aménagé
avant le re-creusement des douves et montre d'anciennes portes aujourd'hui
transformées en véritables balcons. La première
salle est très ancienne mais a été agrandie
par l'exploitation de nouvelles carrières. L'un des murs
de la salle présente une porte donnant sur une glacière
entièrement monolithe, typique des installations seigneuriales
importantes. Les hommes, depuis l'époque gallo-romaine, on
pris l'habitude de conserver la glace dans des puits ou des aménagements
spécifiques . A Brézé, la glace qui était
recueillie dans les mares, la neige ramassée dans les champs
et les eaux glacées de la Dive, étaient précipitées
dans ce grand réservoir taillé dans le tuffeau et
pouvait ainsi fournir de la glace durant deux années pleines.
L'isolation thermique du rocher et la paille utilisée pour
tapisser les murs de ces ouvrages, favorisaient grandement le ralentissement
de la fonte dont les eaux étaient récupérées
dans un puisard. On voit encore, ici, le puits de descente de la
glace et de la neige, une remise à outils ainsi que divers
détails montrant l'existence d'un plancher filtrant au fond
de la fosse profonde de sept mètres.
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