Descritif du château
4 - La Roche de Baffou
On
est ici en présence d'un réseau de cave acquis en
1515 par les seigneurs de Brézé pour augmenter leur
domaine. On y voit encore de nombreux vestiges d'habitats souterrains
et de caves fortifiées, destinées à des usages
qui ne sont plus connus aujourd'hui. On citera, entre autres points
d'intérêt, les quatre vestiges d'habitats de type "
en roche " qui subsistent encore dans ce secteur. La seule
cavité documentée est celle qui apparaît sous
la désignation de " roche de Baffou ou Cave Forte "
dans un document notarial conservé au château. Cette
dernière a été rendue visible par le percement
de la galerie datée de 1515.
On verra que cette roche est d'un type très ancien avec pièces
en trèfle autour du puits carré sur lequel donnent
les étroites ouvertures traditionnelles. L'intérieur
de la cavité présente de nombreuses niches, typiques
des habitats, ainsi qu'une resserre. L'accès primitif par
escalier est encore conservé en partie et montre une très
belle meurtrière double de défense. Cette " roche
", assez intacte, semble présenter un potentiel archéologique
exploitable et est interdite d'accès (réserve archéo).
On verra également plusieurs autres habitats en terrain plat
qui semblent indiquer qu'une partie du village médiéval
devait se trouver creusé auprès du château primitif
(souterrain lui aussi). Ces habitats sont nombreux et datables de
la période romane (l'un d'entre eux présente en effet,
trois baies romanes et une porte en arc plein cintre donnant jadis
sur un puits carré remblayé). L'une des caves, dite
également forte, possède un petit réduit à
banquette qui n'est accessible que par une chatière en chicane.
Ce petit refuge devait faire partie d'un ensemble plus important
altéré et défiguré par les remblais
de surface et une ré-exploitation en carrière au XVIe
siècle.
Tout au bout de la grande galerie est également visible une
ancienne cave d'habitation, avec cheminée monolithe ancienne,
dont la facture atteste le XIVe siècle. On verra que cette
ancienne cave d'habitation, dite aujourd'hui de saint Vincent, est
en réalité une roche d'un type plus récent
sans structure défensive reconnaissable. Son accès
primitif, en pente douce, rappelle celui des roches de Souzay, du
Bois des Roches de Champigny ou des Roches Neuves de Sansay. On
verra que ces accès et cette disposition autour d'un puits
central, se retrouvent dans de nombreuses habitations troglodytiques
en terrain plat comme à Doué la Fontaine ou à
Onzain. Les domaines très importants du Coudray-Macouard,
de la Bouchardière, de la Ripaille, et bien d'autres encore,
possèdent encore de vastes caves organisées autours
d'un puits de lumière défendu par d'étroites
ouvertures et des portes solides. Des escaliers monolithes d'accès
y sont conservés. Les " roches " intactes sont
très nombreuses dans la région. Les grandes cavités
des domaines précédemment cités sont à
ranger dans la catégorie des celliers seigneuriaux.
4b - Les celliers
seigneuriaux
En
revenant vers les douves, on pénètre dans les anciens
celliers du château. La plupart des grands domaines possédaient
d'importants lieux de stockage qui renforçaient le rôle
foncier des propriétaires et seigneurs. On connaît
depuis fort longtemps l'importance des terres dépendant de
Brézé et l'on peut imaginer les le volume des récoltes
qui pouvaient résulter des activités agricoles. Le
rôle des caves était d'autant plus important que la
conservation des denrées en sous-sol était le recours
normal pour la plupart des aliments. Les celliers sont composés
de six salles en enfilade qui montrent encore deux niveaux, ou étages,
jadis séparés par un plancher dont on voit encore
les traces de poutres et de solives. Ces celliers et réserves
sont certainement, avec ceux du Coudray-Macouard, les plus importants
d'Anjou. Certainement creusés dès avant le XVIe siècle,
les vides ont été aménagés à
des fins de stockage. Le simple calcul de la section des poutres,
dont on voit encore les boulins d'encastrement, montre que le poids
des denrées ou produits stockés devait être
très important. Un escalier, remis en service par la restitution
d'une partie des circulations au niveau supérieur, est creusé
dans le roc et montre une trace d'usure due à la montée
des sacs. Ces premières salles des celliers sont aujourd'hui
aménagées en un musée de la vinification et
présentent les outils du travail de la vigne ainsi que les
diverses phases de l'éducation des vins de Brézé.
On y verra encore de nombreuses traces de vinification qui donnent
aux murs, cette couleur noire en réalité produite
par un champignon.
A partir de ce petit musée, une longue galerie à l'étage
supérieur emprunte un tracé ancien et mène
à une passerelle offrant, sur l'extérieur des douves,
une vue impressionnante. Depuis cette passerelle, la perception
des vides et des volumes est saisissante. Reconstituée avec
des matériaux modernes, les poutres de ce passage ont été
placées dans les boulins d'origine, garantissant la conservation
des structures creusées originelles. La passerelle aboutit
ensuite à un trésor de nouvelle technologie occupant
de façon originale les grandes salles suivantes.
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