COUPABLE DE CROISADE
La croisade contre les
albigeois 1208 - 1243
12 - La résistance Cathare
Les croyants cathares
sont privés des appuis politiques qui leur avaient permis de s'étendre.
Les barons qui ont rejetés le pouvoir royal, les seigneurs
"faidits" comme Trencavel, le fils du vicomte Raimond-Roger, qui
se sont exilés à Barcelone, et qui ne rêvent que de reconquérir
leurs fiefs, ne leur sont d'aucun secours. Certains seigneurs isolés
dans leur forteresse des corbières, comme Chabert de Barbéra à Quéribus,
vont donner asile aux croyants et aux parfaits et leur permettre
de garder leur influence sur le peuple. Ce dernier est obligé d'abandonner
ses vieilles coutumes et de supporter les exigences des seigneurs
français installés, comme Gui de Lévis, devenu seigneur de Mirepoix.
C'est désormais le pouvoir royal qui impose ses lois et ses impôts.
Les évêques, qui ont récupérés leurs droits et leurs possessions,
ont en point de mire la disparition de l'hérésie. Ils vont s'y employer
avec les mêmes recettes que celles qu'ils ont utilisées avant la
croisade. Mais ils ont retenus la leçon : ils savent qu'il faut
faire des exemples et que rien ne vaut la sentence suprême pour
décourager les plus tièdes. En 1233, ils obtiennent du pape la reconnaissance
officielle d'un office spécifique chargé de la lutte contre les
hérésies existantes ou à venir, et qui est confié à l'ordre qui
a assuré les missions, les frères prêcheurs ou Dominicains. Cet
office prendra le nom d'Inquisition.
L'Inquisition commence en premier lieu dans le midi où sa première
mission sera d'extirper le catharisme et d'éliminer par le feu tous
les croyants cathares qui refuseront d'abjurer leur foi. Des tribunaux
permanents sont installés dans les grandes villes du midi. A Carcassonne,
ils s'installeront dans une tour de la cité qui portera le nom de
"tour de l'Inquisition". Les bûchers d'hérétiques vont s'allumer
un peu partout dans le midi : dès 1234, 210 personnes sont brûlées
à Moissac sur l'ordre des inquisiteurs. Cette vague de répression
va engendrer une réaction de la part de la population et même de
certains seigneurs contre les inquisiteurs qui vont même être expulsés
de Toulouse. Face à cette menace, les évêques cathares vont se réunir
en synode à Montségur qui devient désormais le symbole de la résistance.
Si les cathares ne peuvent plus être soutenus par les seigneurs,
leur martyr sera leur but suprême. Retranchés dans leurs nids d'aigle
de Quéribus ou de Montségur, ils vont lutter contre l'inquisition
soutenue par le pouvoir royal. Avec les croyants, parfaits et parfaites,
quelques petits seigneurs vont soutenir leur cause en organisant
des expéditions punitives à partir de leurs bases arrières des Corbières
ou de l'Ariège. Le seigneur de Montségur, Raimond de Pereilha, accueille
dans son château Pierre-Roger de Mirepoix, dépossédé par les croisés.
Celui-ci n'a qu'un but : se venger des croisés et de l'inquisition.
En 1242, soit 13 ans après la soumission de Raimond VII, un proche
du comte de Toulouse, Raimond d'Alfaro, apprend à Pierre-Roger que
les inquisiteurs doivent se réunir à Avignonet, près de Toulouse,
et il peut même savoir la date de leur arrivée. Pierre-Roger de
Mirepoix organise alors une véritable opération commando pour massacrer
les moines inquisiteurs. Ses hommes menés par Raimond d'Alfaro pénètrent
dans la chambre des moines, et les massacrent à coup de hache...
Les dominicains tombent sous les coups des soldats de l'ancien seigneur
de Mirepoix. L'Inquisition décide alors de frapper au coeur, et
d'attaquer le château de Montségur.
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